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 the world was on fire and no one could save me but you

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Oliver Prewett
GO AND TELL THAT MIDNIGHT RIDER
Oliver Prewett


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MessageSujet: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:04



What a wicked thing to say, you never felt that way.
What a wicked thing to do, to make me dream of you and,
No, I don't want to fall in love.

Oliver n’avait cessé de repenser à leur conversation, à cette discussion avortée. Tout s’était passé trop vite, échappant à son contrôle. Reproches, souvenirs, insinuations, tout s’était mêlé dans une pluie amère se déversant sur eux deux, ne permettant pas à la situation de s’améliorer. Et depuis, Oliver se rejouait encore et encore la scène mentalement. Nuit et jour, il revisionnait sur ses paupières le film de ces retrouvailles compliquées. Et il ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi douloureux. A ce que les remords et les regrets le poignardent toujours un peu plus alors qu’il se souvenait de son incapacité à parler, de la familiarité de sa présence, de l’émotion qui l’avait envahie. Il y avait tellement repensé qu’il s’était demandé certain soir, après avoir ingéré une de ces petites pilules multicolores qui l’aidaient à dormir s’il ne l’avait pas rêvé. Aurait-il préféré le rêver ?

Les jours suivant, il n’en avait pas parlé à Hoyt. Oliver avait préféré inventer une excuse bidon pour son retard au studio et ses appels manqués. Le moustachu avait semblé le croire, ou du moins accepter sans broncher qu’Ollie ne veuille pas en parler. C’était plus facile pour lui. Il avait besoin de temps pour comprendre, repenser, se passer en boucle le discours bien préparé de Mayes. Mais à chaque fois, la piste mentale déraillait, comme si son inconscient ne voulait tout entendre. Alors quand tout ça devenait difficilement supportable, Ollie s’asseyait derrière son piano et composait jusqu’au levé du soleil. Et si ses cernes en à peines quelques jours s’étaient creusées comme jamais, sa musique revêtait une nouvelle nuance, plus mélancolique, plus chimérique. Et, comme à chaque fois qu’il pensait qu’un titre sortait du lot, il décidait qu’il était temps de le montrer au monde, de le tester dans une salle et voire les réactions. De fait, sans réellement demander l’avis de Hoyt, il réserva un petit bar-concert dans New York, le ‘Dante’.

Oliver mit son bomber préféré (le deuxième après celui qu’il avait donné à Mayes) et se regarda une dernière fois avant de se diriger vers les lieux. Il avait les traits tirés, et cette coupe de cheveux était clairement questionnable. Il se passa une main sur le visage, comme pour chasser la fatigue. Mais rien n’y fit. Quand il rouvrit les yeux, sa triste mine lui faisait toujours face.  Il souffla, quitta l’appartement et pris le Uber qu’il avait commandé.

Les lieux étaient sombres et étroits. Exactement le genre d’endroit qu’Oliver aimait. C’était un bar d’habitué, une sorte de taverne peu fréquentée et louche, qui aurait pu ressembler à celui où ils avaient leurs habitudes avec Hoyt à Oak Grove. Tout y était déjà installé et Ollie alla se commander une bière au bar. Hoyt n’était toujours pas arrivé et il l’attendit, assis au comptoir.
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:04


« Oliver sera là ?
Ben, oui.
Parfait. »
Et elle avait tourné le dos à un Hoyt un peu perplexe pour aller fouiller dans la valise qu'elle n'avait pas officiellement vidée pour aller y dénicher le bomber d'Oliver, qu'elle enfila en s'efforçant de ne pas réfléchir. La soirée n'allait pas être trop fraîche, elle n'allait pas avoir froid en rentrant sans veste, et même si c'était le cas, tant pis.
Mayella n'avait pas décoléré depuis leur entrevue de l'autre jour, et il était temps de faire quelque chose. Elle ne voulait plus régresser encore et encore, se remettre à détruire son téléphone parce qu'elle ressentait trop de choses d'un coup pour pouvoir tout contenir dans son corps en manque de sommeil, avoir à lancer un appel Skype depuis le téléphone de Hoyt pour raconter à Lynn Linwood ses malheurs d'une voix tremblotante de honte, ni même passer une matinée de repos à pleurer dans une pile d'oreillers défraîchis.
Alors ce soir, Mayella avait décidé de « passer à autre chose », comme elle l'expliqua à Hoyt qui la regardait, dubitatif, pendant que le F les balotait sur leurs sièges. Hoyt avait posé exactement zéro question lorsqu'il l'avait trouvée en train de tenter de reconstituer ce qui avait un jour été son téléphone portable, et elle lui en était reconnaissante. Mais il n'était pas tout à fait stupide. Il savait que tout ne s'était pas passé pour le mieux entre Ollie et elle. Et pourtant, il n'avait rien dit. Rien, du tout, nada. Qu'est-ce qu'elle pouvait aimer son frère, parfois.
Pendant tout le trajet, toutefois, il ne tenta pas de dissimuler son scepticisme quant au plan de sa soeur, qu'il savait clairement foireux et dont il ne voyait pas la finalité. Elle lui expliqua, alors qu'ils sortaient de la bouche de métro, qu'il fallait qu'elle fasse sortir de sa vie tout ce qui s'apparentait de près ou de loin à Oliver, à commencer par la veste.
« Mais pas les cinquante de ses t-shirts que tu te trimballes toujours ?
Va chier !
Comment tu vas me faire sortir de ta vie, du coup ? »
Elle l'ignora, parce qu'elle savait qu'il la cherchait et Mayella Milburn ne voulait plus que quiconque la trouve. Elle l'entendit vaguement marmonner quelque chose comme « tu abandonnes tellement facilement », et même si ça la démangea, elle se retint de lui faire remarquer que ça faisait deux ans qu'elle n'abandonnait pas et que tout le monde s'en foutait et que tout avait foiré et que rien n'était plus récupérable et qu'elle était incomprise. Les cinq minutes de marche qui suivirent se firent dans le silence, durant lequel elle se demanda si son idée avait été aussi brillante que ça.
Et puis ils arrièvent au bar, et la question ne se posa plus car Mayes concentra son attention sur le sourire rayonnant et détaché qu'elle avait décidé d'arborer toute la soirée pour faire comprendre à Oliver Prewett que plus jamais, plus jamais, elle n'allait lui laisser percevoir ne serait-ce qu'un soupçon de faiblesse chez elle. Ils le trouvèrent accoudé au comptoir, et le « Salut ! » que Mayes lui adressa en voyant son visage ne se fit pas aussi pêchu qu'elle l'avait prévu.
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:04

Oliver but sans doute trop rapidement sa bière, car à peine installé depuis quelques minutes, Hoyt fit irruption dans le bar... Accompagné de Mayella. Oliver manqua de s’étouffer de surprise avec le breuvage ambré alors qu’ils regardaient les frères et soeurs s’approcher de lui. Non, non, non. Pas elle, pas ici. Alors qu’il était là pour tester un de leur nouveau morceau clairement à son propos. Un sourire crispé s’afficha sur son visage alors que ses yeux paniqués tentait de capter l’attention de son meilleur ami. Mais déjà, les deux se retrouvaient à sa hauteur et Mayella, radieuse, lui lança un « Salut ! »  enthousiaste. « Salut » répondit-il sans la regarder, s’agrippant à son verre de bière. Il reprit une gorgée pour se donner une certaine contenance, une trop grande lampée histoire de trouver un moyen de se détendre maintenant.

Se tournant vers Hoyt, il lui dit tendu et pressé : « On peut parler ? » Mais le moustachu resta bêtement devant lui, immobile, comme pour attendre ce qu’il avait à lui dire. « En privé ? » Il sembla enfin comprendre et suivit Ollie partir en direction de la petite estrade qui leur servirait de scène. L’intimité était relativement réduite étant donné l’étroitesse des lieux et le peu de recoin. Mayella restée à quelques mètres à peine (et sans doute à portée d’oreille) les regardait intensément, ce qui ne fit qu’augmenter le stresse d’Ollie. « Petit un : Depuis quand elle est à New York ? Pourquoi tu me l’as caché comme ça ?! Et petit deux : Bordel Hoyt, t’étais obligée de l’amener ?! Tu le connais le morceau et je sais très bien que tu sais de qui ça parle. Bordel, tu pouvais pas un instant penser à moi ?! » dit-il à tout allure, tentant de garder une voix basse. Hoyt resta silencieux, comme pris sur le fait. Comme s’il n’y avait jamais réfléchi. « Je n’étais pas sûr que tu veuilles la voir... » Répondit-il un peu piteusement. Ollie se passa une main vigoureuse sur son crâne quasi à nu. « Bordel » souffla-t-il, sous le choc. L’adrénaline commençait à monter, électrisant chacune de ses terminaisons nerveuses, et Ollie ne rêvait que d’une chose : redescendre.

Il n’avait plus le choix, elle était là et il ne pourrait pas la virer. Alors, peut-être que s’abstenir de faire la chanson était la meilleure décision. « Je ne sais pas si je vais la faire. » Conclut-il en retournant à sa bière, suivi de près par Hoyt.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:05

Mayes se sentit refroidie par la réponse morne qu'Oliver daigna tout juste lui lancer avant de traîner son frère à quelques mètres à peine de là où ils se trouvaient, davantage pour faire passer un message clair à la jeune femme que pour l'empêcher d'entedre ce qui allait se dire. Car elle entendit tout, et resta quelques instants immobile, outragée par ce qu'il venait d'oser faire. Il venait de se jeter sur Hoyt pour le rendre responsable de tous ses maux, et ça, ça, elle ne le tolèrerait pas. Car s'il y avait bien une chose d'appréciable dans l'attitude de Hoyt, c'était son refus de prendre parti et de s'impliquer dans le bordel dans lequel il se retrouvait embourbé sans n'avoir rien demandé. Et non, Hoyt n'avait pas dit à Oliver que Mayella était à New York, mais il n'avait pas non plus dit à Mayella qu'Oliver s'était trouvé une copine, et elle n'en avait pas pété un scandale pour autant. C'était un principe visiblement inconnu à Oliver que Hoyt mettait en application, et qu'on appelait la loyauté.
Alors sans même attendre qu'Ollie ait terminé de se rouler dans son apitoiement, elle vint se planter, furibonde, devant lui, poussant Hoyt hors de son chemin au passage pour pouvoir mieux dire à Oliver le fond de sa pensée. Et elle n'en avait rien à foutre qu'il la domine de dix bons centimètres et qu'il ressemble à un cadavre près à péter un fusible à chaque instant. Parce qu'il était hors de question qu'il s'en prenne à Hoyt. « De quel droit tu lui parles comme ça ? Petit un : Hoyt n'a aucun compte à te rendre. Arrête de projeter ta colère sur la mauvaise personne. » Elle lui lança un regard de défi avant de poursuivre. « Et petit deux : Tu crois quoi, que ça serait la première chanson où je t'entendrais parler de moi ? » Elle ne détacha pas son regard assassin du sien lorsqu'elle poursuivit, d'une voix soudain plus paisible. « Vas-y, va chanter. Va donc me dire en chanson ce que t'as à me dire vu que manifestement c'est pas possible en face à face et en privé. »
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:05

Elle était arrivée vers lui comme un boulet de canon lancé à toute blinde, prête à le dézinguer à tout moment maintenant. Elle se planta devant lui, forte de son courroux alors qu’il la détaillait avec de grands yeux surpris. Il ne s’attendait pas à ce que Mayes s’en mêle. Avait-il manqué à ce point de discrétion ? « De quel droit tu lui parles comme ça ? » Sa question résonna dans tout le bar. Mais elle ne laissa ni le temps à Ollie d’y répondre ou à Hoyt de la stopper. Elle attaqua de front le jeune homme, qui resta pantois. Oliver remarqua qu’elle ne lui avait que très peu tenu tête de la sorte par le passé et encore moins pris la défense d’Hoyt. Néanmoins, il n’apprécia guère ce qu’elle insinuait, et croisa les bras contre son torse dans un geste excédé. « Hoyt est bien assez grand pour prendre sa défense tout seul » Répondit-il froidement. Il n’avait clairement pas la patience gérer cette situation, et ne voulait pas faire d’esclandre en public, contrairement à Mayella bien décidée. « Et qui plus est ma petite, je n’ai aucun compte à te rendre. Donc tu as peut-être été habituée à être l’objet de mes chansons mais la situation si tu n’avais pas remarqué est clairement différente. Alors effectivement, je n’ai plus rien à te dire ; ni en chanson ni en privé. » Il ne détacha pas son regard de celui de la rouquine. Il avait employé un ton définitivement dur, plus dur sans doute que ce qu’il avait en tête. Et maintenant que tout avait été déballé, il savait pertinemment qu’il regrettait une fois la tension descendue ce qu’il venait de lui balancer. Cela ne l’empêcha pas d’ajouter : « Maintenant, si tu veux bien… » avec un petit geste indiquant de se décaler. Il quitta alors le bar à grandes enjambées, se posta devant et sortit nerveusement de sa poche un paquet de cigarettes déjà bien entamé. D’une main légèrement tremblante, il en porta une à ses lèvres et l’alluma dans la foulée. Il tenta de se détendre, mais la conversation tournait en boucle dans sa tête et l’approche du concert ne le faisait que plus paniquer. Il pensa à ses petites pilules, mais n’en goba pas une tout de suite. Il aurait assurément le temps plus tard.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:05

« Alors effectivement, je n’ai plus rien à te dire ; ni en chanson ni en privé. » Alors effectivement, Mayella Milburn était peut-être un peu bête et trop naïve, mais jamais, jamais, jamais elle ne s'était imaginé Oliver lui dire ça. Jamais. Et elle accusa le coup un peu pathétiquement, en clignant stupidement des yeux pendant quelques instants alors qu'il s'éclipsait d'une façon un peu lâche dont elle n'allait pas se plaindre, parce qu'elle se voyait mal se mettre à pleurer devant lui, encore. C'était elle qui était venue mettre un terme à cette histoire, et voilà qu'il lui coupait l'herbe sous le pied avec une véritable cruauté qu'elle n'était pas sûre de lui connaître. Avant. Et d'un coup d'un seul, elle réalisa qu'elle ne reconnaissait plus Oliver.
Elle resta plantée là, à fixer le vide sans trop comprendre ce qui venait de lui tomber sur la gueule, jusqu'à ce qu'elle sente la main de Hoyt se poser sur son épaule, et elle se retourna alors pour lui faire face.
« Ça va ?
Faut que j'y aille. »
Elle crut l'entendre lui dire quelque chose mais elle était déjà en train de serpenter entre les clients et les tables, à se frayer difficilement un chemin jusqu'à la sortie, où elle tomba presque nez-à-nez avec Oliver. Et d'un côté, tant mieux, c'était l'occasion d'en finir au plus vite et de ne plus en parler, et elle trouverait bien un moyen de faire sortir de sa vie la cinquantaine de t-shirt ainsi que Hoyt, maintenant que ça n'avait plus tant l'air d'une plaisanterie que ça. D'un coup d'épaule un peu précipité, elle ôta la veste qu'elle portait, la roula un peu en boule dans sa main et la tendit vers Oliver, qui la regardait, clope à la main, comme une personne regarderait une inconnue qui n'avait manifestement pas toute sa tête et qui refusait de croiser son regard. « Désolée de t'avoir pourri ta soirée. J'étais simplement venue pour te rendre ça. »
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:05

Ses mots tournaient en boucle dans son esprit, un écho désagréable qui le faisait regretter d’être vivant à cet instant. Il tira sur sa clope nerveusement, la consumant bien plus vite qu’habituellement. Une taffe après l’autre, Oliver se rejouait la courte scène dans sa tête, laissant l’adrénaline chuter doucement, le faisant trembler et s’en mordre les doigts. Qu’est ce qui lui avait pris ? Il n’arrivait pas à savoir. Et sans crier gare, dans un calme teinté de panique, mais certainement pas d’énervement, Mayella vint se planter devant lui et retirer péniblement une veste bien trop familière aux yeux d’Ollie. Un pincement au cœur pointa le bout de son nez alors qu’elle roulait ladite veste en boule pour lui la tendre. « Désolée de t'avoir pourri ta soirée. J'étais simplement venue pour te rendre ça. » Elle refusait délibérément de croiser son regard et Oliver, pris à la gorge par ses propres regrets, crut avoir le souffle coupé. Il ne se saisit pas immédiatement de la veste, prit une autre bouffée de ce petit cylindre toxique qui tremblait entre ses doigts. Il finit par s’en emparer, clairement à contre cœur, sans un mot. Et alors que la jeune femme faisait demi-tour pour fuir la scène du crime il s’empara précipitamment de son poignet. « Attends. » Il n’était même pas sûr de ce qu’il voulait lui dire. Il était sans doute trop tard pour s’excuser à présent. Alors bêtement il dit tout doucement : « Tu devrais la garder… Elle t’allait mieux qu’à moi. » Il ne lâcha pas pour autant son poignet, la regarda avec supplication. Il voulait qu’elle reste, il voulait qu’elle entende finalement. Il n’aurait su dire pourquoi ou comment mais il se sentait à présent. Prêt à lui faire face, prêt à déverser ce qu’il avait toujours caché jusqu’alors. Il chuchota « Putain Mayes… » ... Tu me rends fou. Ce qu'il s'abstint d'ajouter évidemment. Il souffla, jeta sa cigarette consumée par terre er l’écrasa du bout du pied. Il finit par délaisser doucement son poignet, doigt après doigt, au cas où, si elle essayait encore de s’échapper et lui dit : « Tu devrais rester… Au moins pour ton frère. » Il regretta de ne pas s’excuser mais il ne s’en sentit pas capable immédiatement. Il espéra un instant que ses yeux le trahiraient.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:06

Elle eut l'impression d'attendre stupidement pendant une éternité avant qu'il se saisse de la veste, et elle fut tellement déçue qu'elle envisagea pendant l'espace d'un millième de seconde de ne pas lâcher sa prise autour du tissu, de repartir avec comme si de rien n'était, et d'admettre qu'elle n'était peut-être pas aussi prête qu'elle le pensait. Mais elle ne se cramponna pas à la veste et n'admit pas qu'elle n'était pas prête du tout à s'en séparer. Elle fit demi-tour sans vraiment s'en rendre compte, un peu machinale dans sa démarche et l'esprit définitivement vide de toute pensée, parce que putain, elle l'avait fait, et il l'avait laissée faire, et ça n'avait rien arrangé pour autant. Et puis elle le sentit se saisir de son poignet. « Attends. » C'est seulement à ce moment-là qu'elle se rendit compte qu'il tremblait, et elle ne connaissait que trop ce genre de symptôme pour ne pas s'en inquiéter. « Tu devrais la garder… Elle t’allait mieux qu’à moi. » Elle secoua la tête, un peu obstinément, comme une enfant qui refuse d'entendre ce qu'on lui dit de faire tout en sachant que c'est ce qu'il faut faire. Elle ne répondit pas tout de suite, trop occupée qu'elle était à fixer sa main tremblante car c'était tellement plus facile de regarder sa main tremblante que de croiser son regard qu'elle revoyait cruel. Elle regarda la main trembler, la cigarette consummée s'en échapper jusqu'à s'écraser le sol, un pied l'écraser, et elle se dit que c'était tellement une belle métaphore de leur relation. « Tu devrais rester… Au moins pour ton frère. » À nouveau, elle secoua la tête en signe de dénégation. Elle s'éclaircit la gorge pour stabiliser sa voix qu'elle savait vacillante. « Je devrais pas rester. J'aurais mieux fait de pas venir. Tu as pas besoin que je sois là. » Et elle n'était pas sûre de faire seulement référence à cette soirée-là. Il était tellement évident qu'il avait appris à vivre sans elle, qu'il n'avait plus besoin d'elle et que venir à New York avait été la chose la plus égoïste qu'elle ait pu faire. Et qu'elle aurait mieux fait de ne pas venir. « Et pour la veste, je pense qu'il est temps qu'elle revienne à Rosie. »
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:06

Il espéra, pria pour qu’elle reste, qu’elle ne les quitte pas et qu’elle accepte ce genre d’excuses sous-entendues. Il ne pouvait de la supplier du regard maintenant qu’il se prenait un à un ses regrets dans le visage. Elle était là, face à lui à nouveau, et il était incapable de faire les choses correctement ou même d’apprécier son retour. Il fallait qu’il envenime tout. « Je devrais pas rester. J'aurais mieux fait de pas venir. Tu as pas besoin que je sois là. » Il hocha la tête vigoureusement. Bien sur que j’ai besoin que tu sois là, j’en ai toujours eu besoin. Mais les mots n’eurent pas le temps de quitter sa bouche car déjà Mayes reprenait la parole. « Et pour la veste, je pense qu'il est temps qu'elle revienne à Rosie. » Il s’étrangla à la voix de Mayes prononçant son nom.
Il toussa une ou deux secondes, ses yeux écarquillés de surprise. « Je—Hmm—Quoi ?! » Il resta un instant sans voix. Comment savait-elle son nom ? Pourquoi en parlait-elle maintenant ? Oliver la regarda un instant, sous le choc puis articula doucement. « Elle est à toi, à personne d’autre. » Ce qui ne voulait pas dire grand-chose, mais il ne pouvait imaginer Rosie avec le bomber. « Vraiment. » Insista-t-il, lui tendant à nouveau d'une main tremblante. Il voulait qu’elle le reprenne, qu’elle garde ce souvenir de leur relation, parce que ça avait compté n’est-ce pas ? Il fourra sa main libre dans sa poche de blouson, tripotant le petit sachet nerveusement qui se trouvait au fond. « J’ai été pris de court tout à l’heure. » Il baissa les yeux, penaud, se concentra sur ses chaussures. « Je pense que tu devrais rester… c’est important. » Eut-il pour conclusion. Il déglutit, la regarda encore. Il savait qu’il avait merdé. Il savait qu’il n’aurait jamais dû lui parler comme ça. Oliver attendit une réponse qui tardait à venir. Ce silence lui parut infini tant il voulait qu’elle reste. Et dieu sait qu’il n’avait pas fait passer le bon message. « S’il te plait ». S’enquit-il finalement, prêt à s’emparer de nouveau de son poignet s’il fallait la convaincre.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:06

La stupéfaction d'Ollie aurait pu l'amuser en d'autres circonstances, mais en l'occurrence, elle ne parvint qu'à lui faire froncer les sourcils de perplexité. Était-il si surprenant qu'une fille capable de créer un compte Instagram uniquement pour suivre la vie de son ex et d'apprendre par coeur toutes les chansons dudit ex en vienne à harceler son frère pour apprendre le nom de la nouvelle copine de l'ex en question ? Surprenant, sans doute pas, mais malsain, clairement, maintenant qu'elle prenait le temps d'y réfléchir. Elle aurait sans doute mieux fait de se taire. Et de ne pas foutre son nez dans chaque aspect de la vie d'Ollie, aussi. Parce que maintenant qu'elle y pensait, elle se rendait compte qu'il y avait véritablement quelque chose de dérangeant dans son attitude.
« Elle est à toi, à personne d’autre. Vraiment. » Et ces simples mots eurent le mérite de la sortir de sa propre tête et de lui la faire relever, cette tête pleine de mauvaises pensées, pour enfin plonger son regard dans celui d'Oliver, les yeux un peu écarquillés car c'était tout ce qu'elle avait espéré entendre mais avait renoncé à entendre après la virulence des propos qu'elle avait reçus en plein visage deux minutes plus tôt. Alors bien sûr qu'elle tendit la main pour récupérer la veste, sans vraiment dire un mot et sans s'autoriser à trouver dans cet échange un message plus profond.
« J’ai été pris de court tout à l’heure. » Elle hocha précipitament la tête comme pour le rassurer qu'elle comprenait tout à fait et que ce n'était pas grave mais putain que c'était grave, et quoi qu'il puisse dire à l'avenir ne changerait jamais l'image qu'elle avait entraperçue d'un Oliver qui ne supportait pas sa présence et qui était prêt à le lui faire savoir sans retenue. « Je comprends, » fit-elle d'une petite voix, alors qu'elle ne comprenait pas.
« Je pense que tu devrais rester… c’est important. » Une nouvelle fois, elle acquiesça, sans vraiment réfléchir, sans être sûre d'avoir envie de rester, mais simplement parce qu'il le lui demandait, qu'elle voulait juste obtempérer et que cela demandait tellement d'efforts de toujours devoir se bagarrer pour s'affirmer. Et parce que même s'il ne voulait plus rien lui dire, elle avait envie de l'entendre. « Hum, d'accord. Je vais– Je vais– J'y retourne. » Elle désigna vaguement le bar derrière elle d'un geste qu'elle trouva inutile et stupide avant de tourner les talons pour retourner se réfugier dans l'atmosphère oppressante du Dante.
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:07

Oliver aurait préféré qu’elle lui hurle dessus, qu’elle le traite comme un moins que rien parce que c’est ce qu’il méritait à l’instant T. Il avait été odieux et ne s’était même pas excusé. Alors quand la petite voix de Mayella lui souffla un tout aussi petit « Je comprends » il eut envie de se mettre des tartes. Elle avait finalement peur de lui. Il pouvait le sentir, l’observer à la manière dont elle se tenait épaules courbées, un peu à l’écart, prête à bondir plus loin si jamais il osait un mouvement. Un sentiment de culpabilité le prit soudainement à la gorge. Et alors qu’il tentait de la faire rester, pour lui, pour Hoyt, il ne savait même plus, elle sembla s’y résigner sans désir. Elle tourna les talons rapidement, prête à fuir sa présence au plus vite, pour se réfugier dans le miteux Dante.

Impulsivement, Oliver lui dit d’une voix douce « Reste... » Il l’observa se stopper net dans sa course, sans pour autant se retourner immédiatement. « S’il te plait. » Il aurait voulu se saisir de sa main, mais n’en fit rien, se contentant de l’observer. Il fourra sa main dans sa poche, en sortit à nouveau son paquet de cigarette duquel il en retira une. Instinctivement, il proposa le paquet à la jeune femme, alors que de sa main libre, il coinçait le petit cylindre entre ses lèvres. « Je n’aurais pas dû te parler comme ça, pardon… » lâcha-t-il de but en blanc, incapable de la regarder, se concentrant sur l’allumage de sa clope de ses mains tremblantes. « J’espérais juste que personne nous connaissant personnellement ne serait là. » Tenta Oliver comme simple excuse. Il était conscient que ça n’excusait rien et expliquait à peine son comportement animé. Il espérait juste être assez convaincant pour qu’elle se détende en sa présence.

Il tira une longue bouffée sur le petit poison entre ses lèvres, inspirant intensément la fumée blanche sensée le relaxer. « J’ai tellement de chose à te dire et j’en suis incapable. » Les mots quittèrent ses lèvres avant même qu’il y ait réellement réfléchi, qu’il les ait vraiment considérés. Il fut surpris par sa propre franchise. Pourquoi maintenant, pourquoi ici ? Ce n’était clairement ni le lieu ni le moment pour régler leur compte, mais l’inconscient d’Ollie semblait en avoir décidé autrement.
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:07

Elle avait déjà la moitié d'un pied à l'intérieur lorsqu'elle l'entendit lui demander de rester, alors bien sur qu'elle se figea, le coeur battant à tout rompre contre ses côtes. Elle se retourna à moitié, pas très sûre de ne pas avoir imaginé le « s’il te plait » sur lequel il avait enchaîné, et lui jeta un regard hésitant, pour vérifier qu'elle n'avait pas mal entendu. Comme il lui tendait son paquet de cigarettes, elle en conclut qu'elle n'avait pas rêvé, et se retourna complètement pour lui faire à nouveau face. D'un geste de tête un peu étonné car il était censé savoir qu'elle ne fumait pas, elle refusa les clopes qu'il lui proposait. Sans dire un mot, elle l'écouta s'excuser et se justifier, alors qu'elle n'avait absolument rien demandé. Elle n'avait fait aucune remarque sur les minutes qui avaient précédé, s'était contenté de lui tendre une vieille veste moisie, et voilà qu'enfin il parlait. Si elle avait su que c'était ce qu'il lui fallait, elle se serait abstenue de lui déballer toute sa vie et lui aurait restitué tous les biens qu'elle se traînait depuis deux ans sans trop penser à s'en défaire.
« J’ai tellement de choses à te dire et j’en suis incapable. » Elle haussa mollement les épaules en guise de réponse, un peu peinée par ces paroles qu'elle avait espéré ne jamais entendre. Si, au cours des deux dernières années, elle avait pris le temps de préparer ce qu'elle souhaitait lui dire, c'était avant tout parce qu'elle avait toujours eu pour certitude de le revoir un jour. Qu'il n'ait pas trouvé comment lui parler ne la rassurait pas quant au nombre de fois qu'il avait réellement pensé à elle. « Tu n'as pas de compte à me rendre, » articula-t-elle avant de se rendre compte que c'était ce qu'il lui avait craché au visage quelques instants auparavant, et qu'une telle formulation devait passer pour une tentative de vengeance qui n'en était pas une. « Je veux dire, tu n'es pas obligé de me dire quoi que ce soit. Je comprends. » Elle hésita un instant, pas trop sûre de la manière dont elle devait formuler ce qu'elle était sur le point de dire, mais elle ne connaissait que trop bien ces symptômes pour ne pas s'en inquiéter, et elle voyait cette deuxième clope s'agiter comme une feuille au vent, aussi s'entendit-elle demander, de but en blanc et avec toute la subtilité dont elle était incapable : « C'est fréquent que tu trembles comme ça ? »
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:07

Il avait pourtant eu le temps de lui parler. L’occasion de le faire dans de parfaites conditions : en face à face et en privé, dans un lieu familier. Mais non, son stupide cerveau avait décidé que c’était maintenant qu’il devait s’ouvrir, parler à Mayella de ses sentiments, chose qui le mettait très mal à l’aise en grand pudique qu’il était. Alors Oliver s’accrochait à sa cigarette comme un noyé à sa bouée, espérant vainement que celle-ci le sauverait.  Il fallait néanmoins se rendre à l’évidence : il venait de se piéger lui-même.

Et une fois de plus, c’est comme si la jeune femme avait su lire en lui. Lire son anxiété et ses doutes. Ou était-ce seulement une réaction passive-agressive à leur discussion précédente ? « Tu n'as pas de compte à me rendre. » Il ne sut si c’était le soulagement qui le frappa en premier ou la déception. « Je veux dire, tu n'es pas obligé de me dire quoi que ce soit. Je comprends. » Il resta silencieux face à elle, incapable de la contredire. Et pourtant, il avait tant de choses à lui dire, pas toutes plaisantes certes, mais quand même. Et si les mots se précipitaient derrières sa bouche close, il arrivait en gérer le flux de paroles tues. Il reprit une longue taffe sur la cigarette. Sa main trembla de plus belle et il pria pour qu’elle ne remarqua rien. Mais évidemment, Mayella Milburn ne connaissait que trop Ollie et ne put s’empêcher de ne rien dire.  « C'est fréquent que tu trembles comme ça ? »
Tout d’un coup, il rêvait qu’ils reviennent à leur conversation précédente. Leurs sentiments, son départ, sa tristesse. Mais non, elle fixait avec inquiétude sa main tremblante alors que la panique le gagnait. « Je—humm—De quoi tu parles ? » répondit-il pathétiquement, faisant retomber sa main le long de son corps avec précipitation. Sachant pertinemment que son mensonge ne passerait pas sans un petit coup de pouce, il ajouta d’une petite voix : « Ca doit être l’anxiété… »
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:08

C'était un peu con comme question, sans doute, un peu abrupt également et indéniablement mal élevé, d'autant plus que comme elle venait de le rappeler à Oliver, il n'avait aucun compte à lui rendre. Mais elle ne pouvait s'empêcher de projeter sur tout le monde ce qu'il lui arrivait de vivre un peu trop fréquemment à son goût. Et l'idée qu'Ollie puisse vivre la même détresse qu'elle avait quelque chose d'à la fois réconfortant mais surtout d'alarmant. Parce qu'elle avait certes toujours connu Oliver Prewett comme une personne passablement anxieuse, mais l'idée qu'il ait pu passer au stade supérieur sans que rien ni personne ne vienne à sa rescousse lui faisait mal au coeur. Et son cerveau se mit soudain à carburer à plein régime pour imaginer ce qui avait bien pu le réduire à ça et pourquoi il s'était abstenu de lui en toucher deux mots la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Et la réponse était assez évidente, bien entendu : parce qu'il n'avait pas envie de lui dire quoi que ce soit. Et qu'il n'avait aucun compte à lui rendre.
« Je—humm—De quoi tu parles ? » Elle le regarda d'un air un peu éberlué et fut tentée de lui montrer sa propre main en lui posant une question rhétorique du genre « Tu me prends pour un jambon ? » mais il suffit à Mayes d'entendre le mot anxiété pour changer de mode de fonctionnement et renoncer à tout froncement de sourcils méfiant. Elle se redressa un peu et laissa glisser la veste d'entre ses doigts. Elle ne la regarda même pas s'écraser par terre alors qu'elle tentait un pas vers Ollie pour lui effleurer doucement cette main qui tremblait. « Tout va bien Ollie. Respire. Tu veux que je te laisse tranquille ? Tu veux qu'on parle ? » Elle tâtonna un peu nerveusement les poches de son pantalon à la recherche de son téléphone avant de se souvenir que sa dépouille reposait dans la poubelle de l'appartement de Hoyt, à trente minutes de là. « Tu veux que j'aille chercher Hoyt ? Ou Rosie ? »
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:08

Oliver avait pensé que son petit mensonge passerait inaperçu, que Mayes se souvenait de son anxiété à monter sur scène et qu’elle se contenterait de ce petit, tout petit arrangement avec la réalité.  Mais Mayella parut le prendre beaucoup plus à cœur que ce qu’il s’était imaginé. La veste lui glissa des doigts et sans un regard pour ce bout de leur histoire, elle s’approcha de lui. Oliver fixa la veste, perplexe et passablement gêné de la voir sur le sol, comme laissée pour compte. « Tout va bien Ollie. Respire. Tu veux que je te laisse tranquille ? Tu veux qu'on parle ? » Son inquiétude lui serra le cœur. Il n’était pas sûr de comprendre d’où venait tant de dévotion et soudainement il se souvint qu’elle était sujette aux crises d’angoisse. Tout prenait sens. Et il n’eut pas le temps de la rassurer car déjà, elle s’assaillait de nouvelles questions. « Tu veux que j'aille chercher Hoyt ? Ou Rosie ? » Il s’étrangla sur tant de question, et une fois de plus sur ce prénom qui sortait d’entre ses lèvres.
Afin de gagner du temps, il se pencha et ramassa la veste qu’il ne supportait pas voir au sol. Dans un mouvement familier, il positionna la veste sur ses épaules. « Ne t’en fais pas Mayes, je gère. » dit-il d’une voix qui se voulait rassurante. « Reste ici. » Il effleura sa main en retour, tentant de calmer au mieux les tremblements de ses doigts. « Je gère, ça arrive et ça repart tout aussi vite, ne t’en fais pas. » Il posa une main audacieuse sur le haut du bras de Mayes, couvert par la veste dans un geste apaisant. Il ne voulait plus en parler, un peu honteux de l’avoir mené sur une fausse piste et qu’elle s’en inquiéta vite, presque trop vite. Impulsivement, parce qu’une partie de lui se dit que c’était le moment, parce qu’il en avait besoin, il la prit dans ses bras, l’enveloppa d’une étreinte chaleureuse et douce, respirant l’odeur familière de ses cheveux. C’était à la fois rassurant et simple de se retrouver dans cette position. De la sentir contre lui. A tel point que ses tremblements semblèrent se calmer légèrement.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:08

Il y avait quelque chose dans le comportement d'Oliver qui la désarçonnait. C'était vrai en ce moment-même, alors qu'il ramassait la veste pour lui la foutre sur les épaules tout en minimisant les effets de son anxiété, mais cela avait également le cas dans le bar alors qu'il la rabrouait sans retenue, et également plusieurs jours auparavant, lorsqu'il refusa obstinément de lui parler. Et elle était tellement perturbée par cette attitude qu'elle ne comprenait pas, qui ne coïncidait plus ne serait-ce qu'un peu avec l'Ollie qu'elle avait connu, qu'elle ne savoura pas vraiment le fait de le sentir ainsi recouvrir ses épaules de leur veste, comme il avait pu le faire tant de fois auparavant. Elle déglutit difficilement alors qu'elle commençait à se rendre réellement compte du fait qu'elle n'arrivait pas à retrouver la moindre once de stabilité qu'elle avait toujours trouvé en lui, et elle foira quelques inspirations alors que son coeur se serrait douloureusement dans sa poitrine. Car personne, jamais, nulle part, ne pouvait ainsi gérer des bouffées d'anxiété suffisamment intenses pour provoquer des tremblements. Et si Ollie affirmait que c'était le cas, c'était que c'était un menteur. Et si c'était un menteur, c'était que ce n'était pas de l'anxiété. Et si ce n'était pas de l'anxiété, clairement elle n'avait aucune idée de ce que c'était, mais cela faisait tout de même d'Oliver Prewett un menteur stoïque et lunatique, et dire qu'elle était revenue pour ça.
Alors lorsqu'il posa une main sur son bras, l'attira vers lui, et la serra contre lui, elle se laissa faire sans trop réagir au départ, car son cerveau n'arrivait pas à tout assimiler à la fois. Mais de vieux réflexes pas si bien enfouis que ça prirent vite le relais, trop heureux de sentir un corps familier et désiré se presser contre le leur. Lentement, en s'emplissant doucement tous les sens de la sensation d'Ollie contre elle, elle enroula ses bras autour de lui et laissa reposer sa tête contre son épaule.  « Ok, j'insiste pas, » dit-elle. Ok, je lâche l'affaire, ne dit-elle pas, même si c'était au final ce qu'elle décida de faire. Ne plus chercher à le faire parler, ne plus attendre de la franchise, ne plus espérer un échange sain et équilibré, mais plutôt se délecter de ce qui lui était concédé – une veste, une étreinte, une chanson, même, peut-être.
Elle estima que cela faisait peut-être une minute qu'ils se tenaient là comme ça lorsqu'elle songea qu'il était peut-être temps de revenir sur Terre. Elle se détacha presque à contrecoeur du corps par trop apaisant d'Ollie, laissa traîner à sa taille une main récalcitrante, et balbutia, un peu chamboulée et gênée par ses automatismes affectifs :  « Hum, on devrait y retourner, je crois qu'il est bientôt temps que tu me chantes une sérénade... »
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:09

Il n’avait pas tellement respecté ses limites ni celles de Mayella, mais putain qu’est-ce que ça faisait du bien. Il y avait quelque chose de rassurant de la sentir contre lui, d’hors du temps. Ils n’étaient plus dans cette rue animée de New York, plus dans un état de stress et d’amertume. Ils étaient juste ensemble. Et le peu que Mayella lui offrit, Oliver le saisit. Son pouls s’accéléra à la sensation de ses mains qui l’entourèrent, de sa tête contre son épaule. Il aurait voulu que ce moment dur toujours, mais comme souvent, ses prières n’étaient pas entendues. Mayella se détacha de lui avec délicatesse et balbutia quelques mots qui eurent le don de le renvoyer directement dans le passé. « Hum, on devrait y retourner, je crois qu'il est bientôt temps que tu me chantes une sérénade... » Il lui sourit clairement attendri, les yeux un peu trop brillants alors qu’il avait envie de lui prendre la main. Il s’abstint toutefois, lui glissa une main dans le dos pour l’accompagner à l’intérieur. L’horloge murale indiquait 21h, leur set allait commencer. Sa main glissa un peu le long de son dos avant de la quitter pour de bon, la dépassant pour se diriger vers la scène. « A toute… » Lui souffla-t-il.

Oliver alla se positionner derrière son clavier. Il tremblait toujours mais décida d’en faire fi. Il jeta un coup d’œil amical à Hoyt avant de se présenter à la foule qui se densifiait au fur et à mesure des minutes. « Bonsoir tout le monde ! Nous sommes les Doom Days et on voudrait tester avec vous quelques nouvelles compo’ si vous êtes d’accord. » Il sourit alors que la foule applaudissait bruyamment. Ils débutèrent avec une ou deux chansons relativement connues et enchaînèrent sur certain des tubes déjà validés sur le prochain album. Rien de très nouveau, déjà testé en live, mais néanmoins inédit car n’étant pas édité en CD. Et puis les minutes passèrent, de plus en plus vite, et plus le concert avançait plus Ollie prenait son pied. Il réussit à se détendre, lâcher prise et revêtir son attirail de rock star un peu malhabile, dégingandé. La fin de leur liste arrivait. Oliver avait tout prévu. La nouvelle chanson, sa dernière composition. Il prit à nouveau place derrière le piano, un peu essoufflé d’avoir bondi dans tous les sens, et, sur un nouveau coup de tête, il capta le regard de Mayes et déclara doucement au micro : « On va vous jouer pour finir une chanson inédite. Je la dédie à quelqu’un qui m’a été cher et qui l’est encore. Si je n’ai pas toujours su parler, j’ai réussi à l’écrire. » Il tenta un sourire timide vers Mayes et commença.

Obsession it takes control,
Obsession it eats me whole.
I can't say the words out loud,
So in a rhyme I wrote you down.
Now you'll live through the ages,
I can feel your pulse in the pages.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:09

Et c'est une main dans le dos et un pincement d'espoir au coeur que Mayella Milburn retourna dans son enfer – purgatoire ? paradis ? – personnel et se sépara d'Ollie avec une promesse toute chaude au creux de l'oreille qu'ils se reverraient juste après. Pourquoi était-elle venue ici, à la base, déjà ? Elle fit mine de ne pas se souvenir de son histoire de veste alors qu'elle l'enfilait à nouveau correctement, donnant quelques coups de coude aux gens qui avaient le malheur de se trouver sur son chemin alors qu'elle glissait un bras dans une manche, puis l'autre. Ses pas la guidèrent jusqu'au bar, là où elle avait abandonné Hoyt et où elle ne le trouva plus. D'un geste un peu nerveux, elle commanda une bière, prête à dégainer de quoi prouver son âge avancé si besoin, mais il n'en fut rien et voilà qu'elle se retrouvait avec sa bouteille de bière, toute seule au milieu d'illustres inconnus, à assister à un concert du duo avec lequel elle avait grandi. Et c'était arrivé tellement souvent qu'elle y trouva quelque chose de rassurant, en dépit de la tournure désastreuse qu'avait pris la dernière occurrence de ce type de soirée.
Elle écouta d'une oreille presque distraite les chansons qui s'enchaînaient, redoutant qu'il lui inflige un coup similaire à celui des Ramones d'il y avait deux semaines mais laissant surtout ses pensées divaguer alors qu'elle regardait Oliver – et Hoyt, ne pas oublier Hoyt – s'éclater, et elle avait loupé tellement de choses, certes, mais ce qui la turlupinait le plus, alors qu'elle observait de manière un peu obsessionnelle Ollie bondir comme s'il était jeune et qu'il n'avait pas une rotule en morceaux, c'était qu'il n'y avait clairement aucune chance pour qu'elle lui restitue jamais sa fichue veste. C'était mort.
Ses pensées étaient occupées à vagabonder vers des contrées moins chastes lorsque la voix d'Ollie la ramena brusquement sur Terre. « On va vous jouer pour finir une chanson inédite. Je la dédie à quelqu’un qui m’a été cher et qui l’est encore. Si je n’ai pas toujours su parler, j’ai réussi à l’écrire. » Elle avala de travers sa gorgée de bière et manqua le sourire que venait de lui lancer Oliver, car elle était trop absorbée à gérer la toux qui lui étranglait la gorge et lui faisait monter les larmes aux yeux. Elle croisa le regard d'une ou deux personnes peut-être inquiètes mais surtout agacées et inspira une fois, puis deux, pour se calmer. Quelque part sous le noeud d'émotions qui l'enserrait, son coeur tambourinait furieusement contre ses côtes. Il y avait une différence de taille entre savoir secrètement qu'une chanson lui était adressée et voir ce secret partagé entre toutes les personnes présentes dans une salle.
Lorsque les premières notes retentirent, Mayella laissa échapper un soupir de soulagement qu'elle n'avait pas conscience d'avoir retenu. Pendant une fraction de seconde, elle avait craint que ce soit Beat on the Brat qui vienne lui emplir les oreilles dans une bien cruelle recherche de vengeance qui, si elle ne ressemblait pas à son Ollie, pouvait peut-être être digne de celui qu'elle avait entrevu à plusieurs reprises depuis son arrivée à New York. C'était pourtant bien son Ollie qu'elle reconnaissait dans les paroles qui se jetaient sur elle, et merde, merde, même encore essoufflée et rougeoyante d'avoir failli s'étouffer devant tout le monde, elle laissa s'épanouir sur son visage un sourire. un vrai sourire, un vrai de vrai, de ceux qui illuminent son visage et qu'elle réserve aux moments très spéciaux (quand elle perçoit une touche de cardamome dans sa tranche de pain d'épices, quand Steve McQueen roule un patin à Natalie Wood dans Love with the Proper Stranger, quand un garçon l'embrasse contre une Buick Riviera de 1968 après avoir regardé The Green Mile, quand ledit garçon se pointe à 9 heures du matin chez elle après deux ans de séparation). Un vrai sourire. Et puis elle la vit entrer. Rosie. Et son sourire s'éteignit.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:10

Ce moment, il l’avait attendu, espéré, rêvé. A chaque étape de son manque, il avait composé une chanson pour Mayella, et avait imaginé ce genre de moment où il pourrait enfin lui chanter ses sentiments. Il y avait quelque chose d’irréel à la voir sous ses yeux alors qu’il chantait ces paroles qu’il venait à peine de sortir de sa tête. Mais elle était là, face à lui, à lui offrir l’un des plus beaux sourire au monde et son cœur se serra à cette vision. Il se serra de manque, de désir, de tout un tas d’émotions forts et contradictoires. Il avait envie de sauter de la scène et de la prendre à nouveau dans ses bras. Sentir encore un peu l’odeur de son parfum, la contraction de ses bras frêles autour de sa taille. Il s’attacha à la regarder le plus possible, l’observer mais aussi lui dédier véritablement cette chanson. Il se concentra sur les paroles, comme un enfant qui récite un discours dûment appris. Il n’avait d’yeux que pour elle et la foule disparaissait au fur et à mesure que les notes s’égrainaient.

La chanson arrivait à sa fin. Ollie avait tout prévu mentalement : il descendrait de l’estrade et irait directement la voir. Pour quoi exactement, il n’en était pas sûr. Finir leur conversation, l’envelopper d’une énième étreinte, plus ? Il était décidé. Il finit les quelques dernières notes, se préparait à se lever pour la rejoindre quand une chevelure blonde entra dans son champ de vision, à gauche de la scène. Elle s’était faufilée doucement, presque sournoisement jusqu’à la première et seule marche pour monter sur leur estrade. Il s’en étouffa presque de surprise. La déception l’envahit, suivit de très près par le trouble et l’embarras. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Son regard quitta finalement Mayes pour aller se poser sur Rosie, pimpante jolie Rosie, qui lui souriait de toutes ses dents. Il ne lui offrit rien en retour.

La chanson se termina sous les applaudissements. Habituellement il aurait apprécié cet encouragement, y aurait vu un signe, le succès d’un nouveau titre. Mais ce soir son attention était portée ailleurs. Il sauta de l’estrade, salua Rosie d’un timide baiser sur la joue (geste embarrassant mais pas nécessairement surprenant), se passa la main dans sa chevelure quasi-inexistante. « Tu es venue ? » dit-il en désespoir de cause, surpris. « Je croyais que tu avais un autre concert à couvrir. » Elle lui montra son appareil fièrement. « C’est déjà fait, j’ai couru pour entendre cette nouvelle  chanson ! » Dit-elle jovialement. « Ah. »

Hoyt, témoins de toute la scène, vint attraper Ollie par le bras. « Je crois qu’un journaleux t’attend. Dehors. » Son ton dur ne lui laissait pas le choix. Ollie le remercia d’un regard et traversa la foule compacte. Au passage, il prit Mayella par la main et la tira dehors, sans un mot, au pas de charge. La fraîcheur du froid les frappa de plein fouet mais le jeune homme n’arrêta pas sa course immédiatement. Il descendit un peu plus loin dans la rue, à l’écart des regards et des oreilles indiscrètes. Et maintenant quoi ?
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:10

Et, OK, Mayella avait bien aimé Rosie lorsqu'elle l'avait rencontrée, parce que Rosie (Rosie Rosie Rosie) l'avait tirée d'un mauvais pas, mais là, tout de suite, à cet instant précis de sa vie, elle la détesta de tout son coeur. Parce qu'elle venait de lui gâcher leur moment – parce que oui, elle était persuadée qu'il venait de se passer un truc et qu'il était à ça de lui revenir et Rosie, avec son beau sourire et son énergie et sa perfection était arrivée et avait tout réduit à néant. Elle vit bien le regard d'Ollie se détacher du sien pour se poser sur Rosie, et le rappel fut clair et cuisant.
Et la chanson prit fin – elle n'en retenait plus rien, elle ne retenait plus rien, il n'y avait rien d'autre qu'une sorte de vide dans sa tête – et le set prit fin et Ollie descendit de l'estrade et. Et, comme d'habitude, ce ne fut pas vers Mayella Milburn qu'il se dirigea. Ce fut Rosie (Rosie Rosie Rosie) qui accapara son attention et elle regarda de loin, de très très loin, les lèvres d'Oliver se poser sur la joue de Rosie. Et elle en avait assez vu. Elle fit volte face, sa bouteille de bière toujours stupidement serrée entre ses doigts sans qu'elle sache trop pourquoi, et commença sa lente progression vers la sortie pour s'éclipser – discrètement ou pas, peu importait, ce n'est pas comme si tous les regards étaient braqués sur elle (ils ne l'étaient plus, maintenant qu'elle avait cessé de cracher ses poumons, maintenant que Rosie (Rosie Rosie Rosie) était là).
Elle ne le vit pas arriver, et étouffa une exclamation de surprise lorsqu'une main se saisit de la sienne, sans douceur particulière mais d'une façon si familière qu'elle identifia immédiatement la personne à qui elle appartenait, cette main. Un peu déboussolée, elle ne put que se laisser entraîner dehors, le rythme soutenu que lui imposait Oliver lui faisant renverser un peu de son breuvage/courage. Il marchait trop vite pour qu'elle parvienne à réfléchir, mais elle ne tenta pas de le faire ralentir, car il l'empêchait de penser à ce qu'elle venait de voir – rien, dans l'absolu, mais en même temps tellement de choses – et qu'il l'éloignait de la touffeur du Dante – le purgatoire, donc – et elle ne pouvait que lui en être reconnaissante. Il s'arrêta – et elle aussi, par conséquent – plus bas dans la rue, là où il n'y avait plus personne et où elle ne pouvait que trop clairement se remémorer l'arrivée de Rosie (Rosie Rosie Rosie) mais surtout, avant ça, le regard perçant d'Ollie (Ollie Ollie Ollie) qui refusait de la lâcher alors qu'il chantait, pour elle, pour personne d'autre, comme s'il n'y avait personne d'autre qu'eux et que rien ne comptait d'autre qu'eux. « Merci pour la chanson. C'était– C'était... Merci. » Et elle se mordit la langue pour ne pas sortir son excuse habituelle – « Je travaille demain » – et fuir, parce que c'était elle qu'il venait de traîner dehors et elle battait de loin le temps qu'il avait passé avec Rosie ce soir-là et depuis quand c'était une compétition ? Depuis toujours, sans doute.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:10

Oliver se trouvait maintenant face à Mayella, incapable d’expliquer ce qui venait de lui passer par la tête. Un peu à bout de souffle, il regardait Mayella avec de grands yeux, incapable de sortir de sa bouche le moindre son. Que venait-il de faire ? Sa main n’avait pas quitté celle de Mayes, alors qu’ils se faisaient face à présent, Mayella presque dos au mur, lui la protégeant de sa grande silhouette des regards indiscrets. Soudainement, ils n’étaient qu’eux deux à nouveau. « Merci pour la chanson. C'était– C'était... Merci. » Il déglutit avec difficulté, l’émotion le prenant à la gorge. « De rien. » Souffla Oliver, décontenancé. Il ne pouvait la quitter des yeux.

« Je voulais… » Un groupe de jeunes filles éclata de rire derrière eux. Des jeunes filles profitant de la soirée et rigolant fort, innocemment dans la rue. Néanmoins, cela eu le don de stopper Ollie dans son effort. Sa respiration se bloquait dans sa gorge. Il avit envie de l’embrasser, de revenir à ce qu’ils étaient avant, il y a deux ans, lorsque tout semblait simple et devant eux. Avant l’incident, avant la fuite, avant le succès.

« Je— » Une fois de plus les mots lui manquaient. Alors il fut ce qu’il savait faire, ce qui savait ne les mettrait pas dans une situation fâcheuse. Il la prit dans ses bras et la serra fort contre lui. Il prit le temps de graver son odeur, l’enregistrer. De prendre conscience de son corps contre le sien, d’en apprécier chaque courbe, chaque pression. « Tu m’as tellement manqué putain » Soufflat-t-il spontanément sans même s’en rendre compte. Il voulait rester comme ça toute sa vie. Et certes cela ne faisait pas avancer les choses, cela lui permettait d’avoir un peu de temps pour comprendre ce qu’il leur arrivait.
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:11

Elle regarda Ollie batailler avec ses propres mots pendant quelques instants, avant de se retrouver une nouvelle fois enveloppée dans ses bras. Elle réagit presque instinctivement, abandonnant les précautions auxquelles elle s'était tenue lors de leur précédente – et trop courte – étreinte. Avec quelque chose qui relevait presque de l'urgence, elle lâcha sa bouteille, qui s’écrasa bruyamment sur le sol, et enroula ses bras autour du cou d'Oliver et se hissa sur la pointe des pieds pour mieux se blottir contre lui. Et elle le serra contre elle, se serra contre lui, recula un peu maladroitement jusqu'à être collée contre le mur et serrée contre Ollie (Ollie Ollie Ollie). Et elle décréta qu'elle ne bougerait plus jamais. « Tu m’as tellement manqué putain », lui confia-t-il, et il fallut à sa gorge quelques très longues secondes pour se dénouer et la laisser parler. « J'aurais jamais dû partir. » Voilà, c'était dit. Des jours et des jours qu'elle n'osait ne serait-ce que se l'avouer, et voilà qu'elle lâchait l'ultime vérité contre Ollie et la peau de son cou. Elle n'aurait jamais dû partir. Elle avait perdu deux ans de sa vie. Deux ans durant lesquels elle avait tout mis entre parenthèses, dans l'espoir tellement vain qu'à la fois tout et rien aurait changé. Et rien de ce qu'elle avait voulu changer n'avait changé. Et tout ce qu'elle avait voulu conservé lui avait filé entre les doigts. Elle n'avait pas trouvé de père. Elle n'avait pas vraiment trouvé de mère non plus. Elle n'était pas aussi guérie et saine et stable qu'elle aimait à le croire. Elle avait rendu Oliver malheureux. Elle avait perdu Oliver.
« J'aurais jamais dû partir. Je suis tellement désolée. » Elle avait beau s'être juré de ne jamais pour ces deux ans qui étaient censés lui avoir fait du bien, maintenant qu'elle commençait à se rendre compte, doucement, tout doucement, que tout n'était qu'un fiasco, tout lui revenait en pleine tête, et comment gérer tous ces regrets, comment gérer cette soudaine culpabilité, comme réparer ce qui ne pouvait pas l'être ? Elle n'avait rien d'autre sous la main que de pathétiques excuses murmurées contre un bout de peau.


Dernière édition par Mayella Milburn le Dim 31 Mar - 23:24, édité 1 fois
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:11

Cette fois-ci, Mayella le surprit en lui rendant presque aussi urgemment et intensément que lui son étreinte. Il put sentir ses bras s’enrouler autour de son cou, son souffle lui caresser la clavicule, son corps tout entier se presser contre lui. Et dieu que c’était bon. Comme se retrouver à la maison après un long périple. Il enfouit un peu plus son visage dans ses cheveux alors qu’elle les faisait reculer jusqu’au mur. Ils restèrent longtemps ainsi, envelopper l’un dans l’autre, ne faisant qu’un, contre ce mur, sous le regard de certains badauds inquisiteurs.

D’une voix chevrotante, à peine audible, elle lui souffla : « J'aurais jamais dû partir. » Et c’est tout ce qu’il avait toujours voulu entendre. Tout ce qu’il avait attendu des mois durant. Qu’elle regrettait. Au moins un peu. Il comprenait son choix d’être partie pour se soigner, prendre soin d’elle mais pourquoi pendant si longtemps, pourquoi sans un mot ? Et c’est ça qui était presque le plus douloureux. Alors l’expression d’un regret lui serra la gorge. Parce que cela signifiait qu’elle l’avait toujours aimé, qu’elle se rendait compte qu’ils avaient perdu 2 ans. « J'aurais jamais dû partir. Je suis tellement désolée. »

Dans un réflexe protecteur, il lui caressa les cheveux. « Chut, chut Mayes », la cajola-t-il. Il ne voulait pas la faire pleurer, il ne voulait pas non plus qu’elle s’excuse maintenant d’être partie, car dans le fond, il en comprenait les raisons, du moins certaines. Il la serra encore un peu plus fort et déposa un baiser sur le sommet de son crâne. « Ne t’excuse pas Mayes… » Souffla Oliver dans l’espoir de l’apaiser. Il avait toujours le besoin de la protéger, du reste du monde comme d’elle-même. Il se détacha doucement d’elle et la força à le regarder. Sa main droite vint caresser la joue de la jeune femme dans un geste tendre. « Tu avais tes raisons. »
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:12

Elle était à ça de se mettre à babiller sur toutes les raisons pour lesquelles elle regrettait de tout son corps de s'en être allée comme une malpropre, mais il l'en empêcha et, aussi surprenant que cela puisse paraître, elle n'insista pas. Il y avait des limites à la quantité d'apitoiement qu'elle se sentait disposée à étaler contre un Ollie qui, bien que plus coopératif que celui auquel elle avait été confrontée jusqu'à présent, n'en restait pas moins un Oliver méconnu. L'entendre ainsi adopter une attitude tellement plus compréhensive que celle à laquelle elle s'était heurtée l'autre jour chez Hoyt et plus tôt dans la soirée la frustrait un peu, mais  seulement un peu, seulement dans le coin de son cerveau qui n'était pas totalement anesthésié par la douceur des mains d'Ollie dans son dos, de l'odeur d'Ollie tout autour d'elle, du corps d'Ollie contre le sien.
Quand il s'éloigna finalement d'elle, posa sur sa joue une main contre laquelle elle se blottit sans s'en rendre compte, et lui affirma qu'elle avait ses raisons d'avoir fait ce qu'elle avait fait, Mayella Milburn maudit Oliver Prewett de tout son être. Car elle savait ce qui allait suivre. Elle le savait, et son cerveau le savait, et son corps, et son coeur, aussi. Elle le sut à la façon dont elle fit jouer doucement ses doigts dans les trop courts cheveux à la base de la nuque d'Ollie, pressant doucement sur la peau pour l'inciter à se rapprocher à nouveau. Elle le sut à la façon dont sa respiration devint plus irrégulière et plus profonde. Elle le sut aux battements effrénés de son coeur contre sa cage thoracique, d'où elle sentait dégouliner une douce chaleur jusque dans le creux de son ventre. Elle le sut à sa totale incapacité à détacher son regard de celui du jeune homme pendant de très longues secondes. Mayella Milburn allait embrasser Oliver Prewett.
Et Mayella Milburn aurait embrassé Oliver Prewett si le destin, le sort, ou plus vraisemblablement une personne trébuchant sur la bouteille qu'elle avait échappée n'avait pas décidé de l'empêcher de commettre une grossière erreur. L'écho sonore du verre qui racle douloureusement le sol et le juron qui l'accompagna ramenèrent brusquement Mayes à la réalité et elle s'éloigna brusquement d'Ollie, se cognant au passage l'arrière du crâne contre le mur tout en s'efforçant de repousser le corps du jeune homme dans un élan de lucidité soudain. Putain putain putain. « Oh mon Dieu. Oh-mon-Dieu-oh-mon-Dieu-oh-mon-Dieu, pardon », bafouilla-t-elle précipitamment tout en évitant soigneusement de le regarder.
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MessageSujet: Re: the world was on fire and no one could save me but you   the world was on fire and no one could save me but you EmptyDim 2 Sep - 19:12

Oliver ne pouvait quitter du regard Mayella. Le visage de la jeune femme se blottissant contre sa joue, son corps toujours en partie contre le sien, l’intimité retrouvée. Le bonheur lui paraissait si intense à cet instant, qu’il crut que son corps allait exploser. Tout son corps criait son désir pour elle, le manque qu’il avait pu ressentir à être loin du sien, l’envie d’en faire sien. Il ne l’avait jamais oublié. Alors doucement, tout doucement, il sentit son visage se pencher vers elle alors que les doigts de Mayes lui caressait la base du crâne, que ses grands yeux de biches brillaient dans la nuit, que son souffle se faisait plus court. Centimètre par centimètre il gagnait du terrain, sentant presque le souffle de la jeune femme contre sa lèvre supérieure.

Mais soudain, comme dans un songe, elle s’éloigna brusquement de lui, repoussa quasiment son grand corps pour le fuir. Il resta un instant stupéfait, étourdi de ce qu’il venait d’arriver, de leur arriver avant de comprendre la situation. « Oh mon Dieu. Oh-mon-Dieu-oh-mon-Dieu-oh-mon-Dieu, pardon » bafouilla Mayella alors qu’Oliver observait les dégâts. Et finalement, la conjoncture s’éclaircit. Un homme d’une cinquantaine d’années avait trébuché sur la bouteille de la jeune femme, plus ou moins ivre et se trouvait à genoux, par terre, passablement énervé. Le bruit sourd du choc du crâne de Mayes lui revint en mémoire et il s’apprêta à faire un geste dans sa direction pour voir si tout allait bien quand il l’observa se reculer. Il déglutit difficilement, blessé, et reporta son attention sur l’homme à terre. « Tout va bien monsieur ? Rien de cassé ? » L’homme grommela alors qu’Ollie s’occupait de le relever. Le vieux ne demanda ses restes mais partit toutefois en les maudissant.

Se retournant, il regarda Mayes et eut le temps de lui demander : « Tout va bien ? » avant que la silhouette de Rosie ne se dessine à l’horizon. Mayes hocha la tête, et tourna soudainement les talons, le fuyant à nouveau au pas de course. Leur histoire n’aurait-elle qu’une seule et unique façon de se finir ? Par la fuite ?

/fin/
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