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  you seek yourself in another way

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Oliver Prewett
GO AND TELL THAT MIDNIGHT RIDER
Oliver Prewett


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MessageSujet: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:26



/ are you gonna hide
are you gonna burn
gonna answer me? /


Oliver n’avait pas prévu de passer chez Hoyt à cette heure ci. Bien qu’il ait pensé à cet ampli dont il avait besoin une partie de l’après-midi alors qu’il servait de rare client, il ne voyait aucune urgence à récupérer l’appareil. Ce ne fut que lorsqu’il se rendit compte que son portefeuille lui manquait qu’il paniqua et décida de quitter la chaleur de son appartement miteux pour aller à la chasse au trésor dans celui de Hoyt. Un vent saisissant soufflait dans les rues du centre-ville de Roslindale et Oliver se maudit d’être parti uniquement vêtu d’un sweatshirt. Il fourra ses mains dans ses poches et carra les épaules le temps du trajet. Il repensa à cette nuit maudite, à ce corps flasque et inerte qu’il avait sortit de l’eau tel un poids mort dans ses bras engourdis par le froid et la drogue. Un frisson lui parcourut l’échine. Il secoua la tête comme pour se défaire de ce souvenir morbide. Il ne voulait pas y repenser. Il accéléra le pas dans la nuit noire, souhaitant au plus vite retrouver son portefeuille et le confort de son appartement. Après une vingtaine de minutes de marche rapide sur un chemin qu’il ne connaissait que trop bien, il arriva finalement en bas de l’immeuble décrépi de la rue peu passante du jeune Millburn. Trop habitué à venir sans y être invité, Ollie trouva il y a de ça quelques années une manœuvre pour ouvrir la porte sans clé ou code. Il exécuta donc la combinaison de mouvements permettant à la vieille porte de le laisser entrer. Si ce soir elle fut récalcitrante, il n’eut qu’à réitérer la chose pour qu’elle s’entrebâille finalement ce qui permit au jeune homme de se glissa sans tarder. Il s’introduisit presque sans bruit dans cette cage d’escalier dérangeante, aux murs d’un blanc sale éclairé d’une lumière jaunâtre. Il pouvait entendre alors qu’il montait les étages à pieds la télévision de certains voisins déverser leur vacarme dans ce couloir désert. Il regarda l’heure sur son portable : 22h. Il espérait que son meilleur ami serait là. Et alors qu’il enjambait les dernières marches, il s’arrêta net à la vue d’une silhouette familière recroquevillée sur le sol. Il eut un doute le temps d’un instant si la fatigue ne lui jouait pas des tours, mais elle était bien la, ses bras graciles étreignant ses longues jambes pliées contre sa poitrine. Il s’approcha doucement, l’appelant d’une voix qui se voulait douce. – Mayella ? C’est toi ? Il hésita à s’agenouiller près d’elle, et alors qu’il pesait le pour et le contre, il resta debout dans une position maladroite et gênée. – Il y a un problème ? Tu as des ennuis ?
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:28


Ça devait être une bonne soirée. Le père de Mayella était en déplacement, ces jours-ci. Quand c’était comme ça, il lui arrivait d’aller passer une soirée, voire deux, chez Hoyt. Quand c’était comme ça, il faisait en sorte de se libérer, souvent. Parfois. Alors elle allait chez lui, et ils regardaient la télé comme deux gros déchets – qu’ils étaient sans doute – en piochant du popcorn dans la seule casserole propre qu’ils dégotaient. C’était, à peu de choses près, l’idée que Mayes se faisait de la soirée parfaite. Sauf que ce soir-là, ce ne serait ni une soirée parfaite, ni même une bonne soirée.
Car lorsqu’elle se pointa au domicile de Hoyt, lorsqu’elle grimpa deux par deux les marches de l’escalier délabré, lorsqu’elle entrouvrit la porte d’entrée, il lui apparut bien vite que Hoyt avait décidé de passer sa soirée en compagnie de quelqu’un d’autre – et à en juger par les bruits qu’elle entendit vaguement, ce serait pour lui une bonne soirée. Passablement secouée, elle referma la porte et en fixa la peinture écaillée pendant quelques longues minutes. Sa surprise se dissipa vite, cependant – ce n’est pas comme si ça ne ressemblait pas à Hoyt – et céda sa place à une sensation légèrement plus sournoise, empreinte d’un doute auquel se mêlait bien étrangement quelque chose qui s’apparentait presque à de l’espoir. Peut-être était-elle arrivée trop tôt. Elle jeta un coup d’oeil à son vieux portable – 21h18, elle était en retard. Peut-être n’avait-il pas vu l’heure. Oui, c’était possible, ça. Elle n’envisagea pas l’autre option. Osa à peine la formuler, immédiatement rongée par la crainte qu’elle soit vraie. Peut-être l’avait-il oubliée. Elle préféra se laisser glisser contre le mur adjacent jusqu’à finir assise, car qu’y avait-il de plus pertinent à faire que d’attendre qu’il ait du temps à lui consacrer ? Elle se dit qu’elle n’attendrait pas plus de vingt minutes. Passées ces vingt minutes, elle aviserait – rentrerait à pied, sans doute.
Les minutes passèrent, bien entendu. N’ayant rien à faire pour s’occuper, elle les regarda s’égrener sur l’écran rayé de son téléphone avec une timide résignation. Elle en compta d’abord cinq, puis dix. À la dix-septième minute, elle préféra replier ses jambes contre son corps et les entourer de ses bras plutôt que de se lever pour partir. Elle avait su depuis le départ, pas complètement consciemment, qu’elle ne bougerait pas au bout de vingt minutes. Peut-être même allait-elle passer la nuit devant cette satanée porte. Cette perspective devenait d’ailleurs sérieusement envisageable, se rendit-elle compte alors que ses paupières commençaient à s’alourdir dangereusement. C’était un sérieux travers de Mayes – sa capacité à dormir n’importe où, et surtout n’importe comment.
Elle avait fermé les yeux depuis quelque chose comme deux minutes – ou vingt, ou quarante – quand elle entendit vaguement, très loin, quelque part du côté de la réalité, la porte de l’immeuble s’ouvrir. Une poignée de secondes s’écoula, et puis, sorti de nulle part, un «  Mayella ? C’est toi ? » retentit. Elle ouvrit complètement les yeux, et eut une soudaine sensation de vertige en constatant que la silhouette familière d’Oliver la dominait de toute sa (colossale) hauteur. Elle se releva précipitamment alors qu’il lui demandait si elle avait des ennuis – elle ??? – et épousseta son pantalon dans l’espoir de se donner une contenance. Il y avait quelque chose de mortifiant dans le fait d’être surprise avachie contre l’appartement de son frère – qui avait oublié jusqu’à son existence même – par le meilleur ami dudit frère. Mais si en plus il allait s’imaginer qu’elle était en cavale après un braquage à main armée, on atteignait le paroxysme de l’humiliation. Quelle image avait-il donc de la gamine qu’elle n’avait jamais cessé d’être ? « Salut Ollie, » bafouilla-t-elle maladroitement, avant de reprendre d’une voix plus égale – mais aussi plus contrite. « Non, tout va bien. J’attendais juste Hoyt. Il est… occupé. » Elle hésita à le remercier de sa sollicitude, puis à lui demander ce qu’il faisait là, et décida finalement de se taire pour ne paraitre ni cynique, ni malpolie.
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:28

Ollie était sincèrement étonné de trouver Mayes, recroquevillée contre le mur du couloir de l’immeuble de son frère. N’avait-il pas eu la descence de faire rentrer sa petite soeur au chaud? Ou peut être était-il tout simplement absent et Mayella avait fait choux-blanc comme Ollie s'apprêtait à le faire? Il l’observa se relever précipitamment, dépliant son corps élancé et frêle pour lui faire face. Il ne savait pas tellement comment se positionner maintenant qu’elle s'était relevée. Une nouvelle proximité s'était établie et Oliver s’en trouvait tout gêné. Mayes n'était plus une enfant, mais elle restait la petite soeur de Hoyt. Alors Oliver se recula légèrement, dodelinant d’un pied sur l’autre, ses mains ayant retrouvé le confort de ses poches. Elle paraissait tout aussi surprise de le voir devant elle, comme si Oliver aurait du savoir qu’Hoyt était absent ou indisponible. Mais Oliver se fit la remarque que son meilleur ami n’avait jamais parlé de voir Mayella ce soir. Bien évidemment, il se garda de lui dire cette vérité possiblement douloureuse. Mais l’esprit angoissé du jeune homme ne pouvait écarter le pire et la présence de Mayella n'était peut être pas prévu et attendue. Quand enfin elle lui répondit que tout allait bien, ses trapezes se décidèrent enfin à se détendre légèrement. Ni elle ni Hoyt n’avaient de problème ce qui en soit tenait à la fois du miracle et de l'usuel. Alors que sa voix trébucha sur le mot “occupé”, Oliver n’eut pas besoin de plus de détails pour comprendre ce qu’elle entendait par là. Il la regarda avec un air contrit et s’excusa à la place de son alter ego. – Je suis désolé. Vous aviez quelque chose de prévu? Il avait envie de tirer Hoyt par la peau du cou d’avoir fait un faux plan à sa soeur; lui même l’aurait mal vécu bien qu’il fut conscient qu’Hoyt n’aurait certainement pas agi de cette facon avec lui. Il esperait qu’au moins il prenait du bon temps. – Si tu as quelque chose à récupérer, je peux y aller pour toi si tu veux. Dit-il embarrassé. Il hésitait à aller chercher son foutu portefeuille. Peut être pourrait-il encore s’en passer demain. Il devait bien rester un fond de pâtes dans ses placards. Oliver ne savait pas tellement quoi ajouter et pourtant il aurait voulu compatir, se retrouvant lui même derrière cette porte après vingt minutes de marche pour se voir interdit d’entrer puisque monsieur était en pleins ébats. Abandonnant son souhait de collecter ce qu’il était venu chercher, Ollie se décida à prendre congé. – Bon, je crois que je vais abandoner pour ce soir si tu n’as rien à reprendre… Il resta néanmoins face à la jeune femme, non désireux de partir. Peut être pouvait-il lui proposer de faire quelque chose?
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:29

Il s’excusa, elle n’aurait trop su dire pourquoi. Enfin, si, bien sûr. Parce que c’était Oliver et qu’il était comme ça, à endosser les rôles et responsabilités que Hoyt piétinait avec une superbe indifférence, et elle avait déjà une bien douloureuse idée de la tournure qu’allait prendre cette conversation inattendue. Sauf qu’elle ne voulait ni de sa pitié, ni d’un frère de substitution. « Ouais, » répondit-elle d’une voix sonore lorsqu’il lui demanda s’ils avaient quelque chose de prévu, Hoyt et elle. Elle avait tenté d’insuffler autant d’amertume que possible dans ce simple mot, mais cela ne suffit pas à empêcher sa voix de se briser lamentablement à cause de la boule qui obstruait sa gorge. Jusqu’à l’arrivée d’Ollie, elle avait pu se mentir de manière éhontée, sans que personne ne vienne la contredire. Jusqu’à l’arrivée d’Ollie, Hoyt avait simplement du retard. Mais maintenant qu’Ollie était là, qu’il voyait avec ses grands yeux naïfs la même vérité qu’elle, et l’exposait au grand jour sans même avoir à l’énoncer, il ne lui était plus possible de se mentir. Hoyt l’avait tout simplement zappée.
Elle encaissa comme elle put, à grands coups d’inspirations irrégulières et de clignements d’yeux humides. Elle n’avait pas l’intention de pleurer, et décréta qu’elle ne le ferait pas. Son frère avait toujours été comme ça, elle savait qu’il y avait toujours une part d’incertitude le concernant. C’était ce qui faisait son charme. Non, elle n’allait pas pleurer. « Non, j’ai rien chez lui, » répondit-elle lorsqu’il lui proposa d’aller récupérer quelque chose pour elle. Pas même ma place, ajouta-t-elle mentalement dans une de ces répliques dramatico-ironiques auxquelles elle avait parfois recours lorsqu’il s’agissait de ne pas penser aux rejets qu’elle essuyait.
Elle voyait la façon dont il la regardait, les voyait arriver d’ici, sa pitié, son air contrit et ses tentatives de rattraper le coup. Mais c’était pas à lui de faire tout ça. Elle n’avait pas même envie qu’il traîne avec elle uniquement parce qu’il se sentait responsable du déchet qu’était Hoyt. Elle trouvait ça malsain. Et le malsain, elle en avait suffisamment dans sa vie. Alors elle esquissa un sourire rassurant, renonça à cette foutue posture voûtée qui la faisait passer pour la petite chose pathétique qu’elle était peut-être, et cessa, l’espace de quelques instants, d’être Mayes. « Fais pas cette tête, Ollie. C’est pas la fin du monde ! » lança-t-elle dans l’espoir de faire disparaitre du  visage du jeune homme cette compassion embarrassante. « On peut faire un bout de chemin ensemble, si tu veux ? » proposa-t-elle enfin, en se dirigeant déjà vers les escaliers qui, faute de lui restituer sa dignité, lui permettraient de s’éloigner du lieu où elle l’avait complètement perdue.
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:30

Il semblait étrange pour Oliver de penser à Hoyt en plein ébat derrière la vieille porte branlante de son appartement alors que lui même se trouvait dans le couloir en présence de sa petite soeur. Il tenta néanmoins de chasser l'idée embarassante de son esprit, se passant nerveusement une main dans les cheveux. Il essayait d’observer la jeune femme avec le plus de neutralité possible mais il savait pertinemment que ses grands yeux limpides le trahissaient et il pouvait sentir la jeune femme se tendre sous la sympathique compassion qu’il lui offrait. Ils se dévisageaient tous deux, incapables pendant quelques instants de prendre une décision: parler, agir, partir? Mayella répondait par bribe de phrases à un Oliver quelque peu  confus. Ce n'était pas ce qu’il avait prévu pour ce soir. Il tâta sa poche, sentant clairement le petit paquet rectangulaire contre ses doigts. L’envie de quitter la cage d’escalier lugubre pour aller s’en griller une le démangeait. Mais une fois de plus il se retrouvait incapable de partir, Mayella créant comme un champ magnétique le retenant. Il hocha la tête doucement alors qu’elle lui disait froidement qu’elle n’avait rien chez lui. Il se frotta la nuque prêt à lui proposer de la raccompagner, même en voiture s’il fallait mais la jeune femme fut plus rapide. - Fais pas cette tête, Ollie. C’est pas la fin du monde ! Dit-elle dans une volonté forcée de se donner une contenance. - On peut faire un bout de chemin ensemble, si tu veux ? Il repondit du tac au tac. – Quelle tete ? Mais se sentit stupide de cette répartie plutôt maladroite. Elle était déjà parti vers l’escalier, et Oliver la suivit instinctivement –sans doute à cause du champ magnétique. – Je peux carrément te ramener si tu veux, ma voiture n’est pas garée très loin. Il commença à descendre les escaliers doucement, suivant la jolie rousse vers la sortie. – Il fait froid dehors et les rues sont plutôt désertes… Ajouta t-il comme pour justifier sa proposition et la convaincre. Mais il savait que ça ne suffirait pas, il la savait têtue et peu encline à accepter l’aide d’autrui. Il pensa ensuite à lui proposer de regarder un film; après tout c’est ce qu’il aurait sans doute fini par faire mais l'idée de le faire avec Mayella lui paraissait séduisante. Alors qu’ils atteignaient le bas de l’escalier il lui saisit doucement le poignet pour la stopper dans sa course. – Hey, ça te dirait pas plutôt de matter un film? C’est plus ou moins ce que j’avais prévu de faire donc… Il laissa sa phrase en suspens, incapable de trouver une fin correcte. Donc quoi? Se demanda t-il mentalement. Sans doute aurait-il plutôt avouer qu’il aimait sa présence discrète lorsque les vieux long-métrages débutaient, qu’il était charmé par sa propension à être attentive d’un bout à l’autre, comme captivée par ce que le réalisateur avait à raconter. Mais il s’abstint, la regarda de son air idiot et un peu paumé, espérant une réponse positive qui tardait à arriver.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:31

« T’inquiète, » répondit-elle avec nonchalance à sa proposition de la ramener, parce qu’il faisait froid et que les rues étaient désertes, la balayant d’un geste de la main alors qu’elle descendait toujours les escaliers, devant lui. Elle appréciait sincèrement cette attention, et la chérissait pour ce qu’elle représentait, bien que timidement et pas forcément spontanément : un brin d’inquiétude pour elle. Elle en tira un certain réconfort – il lui en fallait certes peu – même si elle savait que le comportement d’Oliver était exemplaire uniquement parce qu’elle était la petite soeur de Hoyt, et non pas parce qu’elle était Mayella.
Ils avaient continué à descendre les escaliers dans une quiétude relative, lui muré dans un silence qu’elle ne parvenait pas à interpréter, elle savourant la douce sensation d’avoir fait l’objet d’un semblant de sollicitude. Et puis, presque arrivés en bas des escaliers, elle sentit une main se saisir de son poignet. Elle s’immobilisa immédiatement et se retourna pour lui faire face. Son coeur battait soudain très vite, trop vite, contre ses côtes, et il lui fallut se forcer à regarder dans les yeux la personne qui la retenait pour calmer les affolements douloureux de son palpitant. Son corps avait réagi instinctivement à la restriction qu’on lui infligeait, et elle s’en sentit embarrassée. Elle savait que cela ne s’était pas vu, que sa panique n’avait pas même atteint le stade du tressaillement, mais elle n’en était pas moins consciente que pendant l’espace d’un infime instant, elle avait envisagé qu’Ollie puisse lui faire du mal. Ce fut ébranlée par la honte qu’elle détourna le regard, de plus en plus pressée de s’en aller d’ici. Elle avait à peine saisi le sens des mots qu’il avait articulés, mais ce qu’elle en avait distingué avait suffi à lui confirmer qu’elle avait vu juste dès le départ : voilà qu’il sortait son réflexe habituel du frère de substitution. Elle ne voulait pas qu’Oliver soit son frère de substitution. Elle voulait qu’il traîne avec elle parce qu’il en avait envie, et non pas parce qu’il s’en sentait obligé. Et bien sûr, bien sûr que cela lui faisait plaisir de trouver chez lui une forme d’affection qu’elle ne trouvait chez personne d’autre, mais elle savait que cette affection n’avait rien de sincère, qu’elle n’était qu’une fiction alimentée par la pitié de quelqu’un qui assistait aux humiliations constantes d’une morveuse et avait suffisamment d’humanité en lui pour essayer de les estomper. Alors elle lui adressa un sourire, doux, aimable, conciliant, et s’efforça de le libérer de cette situation qui devait être au moins aussi pesante pour lui qu’elle était embarrassante pour elle. « Tu as pas à faire tout ça, Oliver. C’est pas ton job, d’aller au cinéma avec moi, de me ramener en voiture, de sacrifier tes soirées à cause de moi. C’est pas ton job. » Elle n’osa pas lui dire – de peur d’envoyer des signaux contradictoires qu’il n’était peut-être pas en mesure de saisir dans toute leur complexité – qu’elle avait vraiment envie de matter un film avec lui, mais pas en tant que gamine délaissée sur le seuil d’un appartement. Juste en tant que Mayes.
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:31

Oliver était silencieux et n’arrivait à se dépêtrer de son mutisme. Etait-ce du à la surprise, à la deception de savoir Hoyt ignorant sa soeur, ou encore à sa dernière prise de conscience au theatre par rapport a Mayes? Il n’aurait su le dire et admit non sans difficulté que ce fut un mélange de ces trois facteurs. Ils descendirent alors dans un silence qu’Ollie considérait comme gênant mais qui ne semblait pas ébranler Mayella. Son cerveau tournait en boucle sur ce qu’il devait faire, devait dire, si il devait le dire. Et ce ne fut que lorsqu’il se saisit du poignet de la jeune femme qu’il sut. Il coupa alors le flux électrisant de son cerveau pour se concentrer sur ce dont il avait réellement envie. Voir un film. Avec elle. Et non pas parce qu’elle était la petite soeur de son meilleur ami et qu’elle avait été oubliée salement dans un couloir. Non, tout simplement parce qu’elle était Mayella, une jeune fille qu’il avait toujours connu, devenue une jeune femme intéressante et drôle, et qui lui plaisait sans aucun doute, malgré la hantise que pouvait lui procurer ce sentiment. Il lui sourit. Il aurait aimé pouvoir dire que cet unique sourire la convaincrait. Mais Oliver aurait du être plus clairvoyant. - Tu as pas à faire tout ça, Oliver. C’est pas ton job, d’aller au cinéma avec moi, de me ramener en voiture, de sacrifier tes soirées à cause de moi. C’est pas ton job. Elle était amaible, polie et conciliante. Et pourtant cela eu le don d’agacer Oliver, ce qu’il ne laisse pas paraitre. Pourquoi tout devait se rapporter à Hoyt? Pourquoi imaginait-on toujours qu’Oliver souhaitait rattraper le merdier d’Hoyt? Mais au fond de lui il savait. Il savait que c’est ce qu’il avait toujours fait. Mais pas aujourd’hui. Il ne lâcha pas le poignet de la jeune femme, planta son regard dans le sien, et se dota d’un certain courage. – Je le fais pas pour Hoyt, ou à sa place. C’est pas mon job. Tu n’es pas ma soeur. Je le fais pour toi. Pour moi aussi. Viens voir un film avec moi… s’il te plait. Il espérait que ses mots pourraient la convaincre. Il pensa à lui dire qu’il n’avait trouvé meilleure partenaire pour regarder un film avant elle, mais s’abstint. Il tenta un sourire timide. Accepte Mayes, s’il te plait.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:32

Matter un film avec Oliver la tentait pour toute une flopée de raisons. Il aimait regarder des films, déjà, et rien que ça constituait un argument de taille. Elle aimait bien Oliver, aussi, et ça ne pesait guère moins dans la balance. Et puis il y avait cette grande maison vide qui l’attendait, et dans laquelle elle n’avait pas très envie de passer une nouvelle soirée toute seule – non pas qu’elle ait l’impression que cette maison déborde de vie lorsque son père y était, mais quand même, un truc la foutait mal à l’aise dans cette sinistre baraque. Alors peut-être aurait-elle dû accepter sans le moindre état d’âme, peut-être aurait-elle dû se dire que c’était son problème à lui s’il savait pas s’abstenir de proposer des trucs qui l’emmerdaient profondément, peut-être aurait-elle même dû surenchérir en proposant d’aller chez elle – enfin, son père – pour regarder ce fichu film dans des conditions acceptables – sauf que ça, ça frôlait l’indécence comme proposition. Mais elle n’était pas comme ça, alors elle avait décliné. Elle le regrettait un peu – beaucoup –, d’autant plus que vexer Oliver était la dernière chose qu’elle souhaitait. C’était pour ça qu’elle avait parlé avec autant d’affabilité que possible. Mais lorsqu’il lui répondit, elle eut la très nette impression d’être en train de se faire engueuler par quelqu’un que l’affront avait effarouché. Elle se focalisa en effet initialement moins sur ce qu’il disait que sur la manière, factuelle, directe, dont il le disait. Elle se demanda si elle avait elle-même semblé aussi distante lorsqu’elle avait décliné sa proposition, quelques instants plus tôt. Et puis le sens de ce qu’il disait finit par prendre le dessus sur leurs airs de réprimande. Elle n’osa pas lui faire remarquer qu’elle n’avait jamais parlé de Hoyt dans cette histoire, simplement d’elle et de ce qu’il faisait pour elle parce qu’il s’y sentait obligé. Peut-être que le fait qu’il ramenait Hoyt sur le tapis de lui-même ne faisait que prouver que c’était, malgré ses affirmations, bien pour Hoyt qu’il faisait tout ça. Mais elle ne s’éternisa pas bien plus longtemps sur cette nuance de capricieuse, car voilà qu’il dégainait le mot magique. Oliver venait de lui demander, poliment, de faire quelque chose qu’elle avait envie de faire. Peut-être – sans doute – que cet usage du s’il-te-plait n’était pas très fairplay, vu qu’une Mayella à qui l’on disait s’il-te-plait était par essence une Mayella qui répondait d’accord, mais elle s’en fichait. Elle sentait déjà les coins de sa bouche tressaillir rien que parce qu’il avait envie d’aller voir un film avec elle – bon, il ne l’avait certes pas formulé comme ça mais il lui en fallait peu pour extrapoler – alors elle se détourna à nouveau et commença à descendre les dernières marches qui les séparaient de la sortie. Tandis que ses lèvres s’étiraient en leur premier sourire sincère de la soirée, elle lui lança un stupide « OK, t’as gagné. »
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:32

La réponse était longue à arriver. Trop longue au goût d’Oliver qui s’impatientait. Peut-être ne lui en tiendrait-elle pas trop rigueur s’il l’emmenait avec lui, sur son épaule? La réalité serait très certainement autre et Oliver finirait par avoir des ennuis. Il accepta donc de patienter gentiment sans pour autant lâcher le poignet de la jeune femme, trop soucieux qu’elle fuit. Si elle refusait le film, il se promit de la raccompagner. Elle ne pouvait pas rentrer dans ces rues désertes et mal fréquentées seule. Alors qu’il attendait son accord –il ne voulait envisager un refus- il scruta le visage de Mayella, comme si une observation attentive pouvait lui permettre de sonder ses pensées. A ce moment même, Oliver aurait aimé avoir cette capacité de lire dans l’esprit des gens; cela lui aurait peut être permis de comprendre pourquoi elle semblait si réticente à l'idée de voir un film en sa présence. Et alors qu’il tentait de deviner mentalement les réflexions secrètes de la jeune femme, celle ci se retourna, se libérant de l’emprise de la main de Prewett autour de son poignet pour commencer à descendre les quelques marches qui les séparaient de la sortie. - OK, t’as gagné. Eut-il pour toute réponse. Il s’en contenta bien qu’il n’ait jamais envisagé que cela soit un concours ou une obligation. Il aurait aimé qu’elle vienne parce qu’elle en avait envie, pas parce qu’il avait insisté. Il ne pipa mot et la suivit jusqu’à la sortie. Lorsqu’enfin, l’air vivifiant de la nuit les frappa, Oliver sortit le petit paquet rectangulaire de sa poche, l’ouvrit et glissa une cigarette éteinte entre ses lèvres. Ignorant si la jeune Millburn avait cédé à ce vice, il lui en proposa une de son paquet ouvert poliment. Il alluma ensuite la cigarette coincée au coin de sa bouche. Il inhala une première fois une longue bouffée, tentant de ressentir une certaine détente alors que la fumée nocive s’infiltrait dans ses poumons. Mais rien n’arriva, alors il resserra son sweat autour de lui et entama la marche en silence. Après quelques pas, toujours en train de fumer, il se surprit à glisser sa main pour se saisir de celle de la jeune femme dans un geste qui se voulait naturel. Pour se donner une certaine contenance en cas de refus, Oliver tira une nouvelle fois sur le petit cylindre toxique. Il était heureux qu’elle ait accepté, comme soulagé bien qu’il restait perplexe face à sa réponse. Dans sa franchise presque naïve, Oliver se décida à lui dire.  Je suis heureux que tu aies accepté. l laissa des volutes de fumée s'échapper, danser devant lui un instant avant de les traverser.  Tu voudrais regarder quoi?
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:33

Il faisait indéniablement frais dehors, mais cela n’entama pas l’enthousiasme de Mayella, qui marchait toujours d’un bon pas devant Oliver. Elle ralentit finalement pour qu’il se mette à son niveau, d’autant plus qu’elle n’était même pas certaine de se souvenir où il habitait – c’était bien chez lui qu’ils allaient, hein ? Elle n’était allée chez lui qu’à quelque chose comme deux reprises, et ne s’était jamais bien éternisée. Alors elle déglutit, l’appréhension s’élevant malgré elle jusqu’à sa gorge, et continua de marcher. Lorsqu’Ollie lui proposa une cigarette, elle leva vers lui un regard quelque peu médusé et se contenta de plisser le nez, dans un geste qu’elle reconnaissait volontiers comme puéril, et de secouer brièvement la tête pour lui faire comprendre qu’elle déclinait son offre. Il ne sembla pas s’en formaliser, cependant, car quelques instants plus tard, elle sentit la main du jeune homme se saisir de la sienne. Ce n’était pas la première fois que cela se produisait, et une partie d’elle espérait que cela ne serait pas non plus la dernière. Elle n’avait juste aucune idée de ce que ce simple geste signifiait, et se retrouvait à chaque fois avec l’impression d’être une enfant que l’on guidait à travers l’immensité hostile de l’univers. Elle ne s’en plaignait pourtant jamais, car elle trouvait dans la douce tiédeur qui émanait de cette main quelque chose d’étrangement réconfortant. Elle s’y raccrochait même bien souvent, resserrant ses doigts autour de sa main avec une ferveur qui trahissait son désarroi – et la faisait sans doute passer pour une cinglée. Ce soir-là ne fit pas exception à la règle, car bien vite elle pressa en retour les doigts d’Ollie, alors que son esprit vagabondait bien malgré elle vers la raison pour laquelle ils étaient en train de marcher dans la rue. Hoyt, et son faux plan, et le peu de valeur qu’elle avait à ses yeux, et le peu de valeur qu’elle avait aux yeux de qui que ce soit, et elle sentit un poids colossal tomber de sa poitrine pour s’écraser tout au fond de son ventre, où vinrent s’abîmer son enthousiasme et le réconfort offert par Oliver. Elle ne voulait pas que ce dernier se rende compte qu’elle était quelque part à proximité du fond du trou, alors, lorsqu’il lui demanda ce qu’elle avait envie de regarder, elle s’efforça de répondre du tac au tac, sans vraiment réfléchir et sans avoir la moindre envie de le regarder : « A Streetcar Named Desire ? Ou autre chose ? Ou rien du tout ? » Elle sentait que c’était de la faute de sa hâte de répondre si elle était en train de s’embourber, alors elle se tut aussi vite qu’elle avait ouvert la bouche.
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:34

Il aimait sentir sa main dans la sienne. Cette petite main qui s’accrochait fermement à la sienne alors qu’ils marchaient à une allure soutenue. Ils n’avaient pas à parler, s’expliquer, ou se questionner sur la signification de ce geste. Ils pouvaient apprécier simplement le moment. Oliver eut l’envie soudaine de caresser du bout du pouce le dos de la main de Mayes mais s’abstint : moins il en faisait, moins elle semblait se questionner. Il tira un peu sur sa cigarette, sentant les effets de l’angoisse se dissiper –il n’aurait su dire si ce phénomène était du à cette main qu’il tenait ou la fumée toxique qu’il inhalait, toutefois le résultat était appréciable. Il écouta la jeune femme répondre (trop) rapidement à sa question et il s’interrogea sur la raison de cette précipitation : la rendait-elle nerveuse ? Il n’aurait su le dire.  Il resserra inconscient sa prise sur la main de la jeune femme et acquiesça. - Choix intéressant, un sourire pointant dans sa voix. Il aurait aimé la sentir se détendre, que l’enthousiasme qu’il avait cru percevoir en quittant l’immeuble revienne l’habiter. Oliver essaya donc de lui changer les idées. – Alors comme ça, Marlon Brando… Il laissa la phrase en suspend et rit doucement. Il couva la jolie rousse d’un regard bienveillant, un sourire jouant sur ses lèvres. – C’est ton genre? S’enquit-il, taquin. Il s’en tint toutefois à cette simple boutade et ne poussa pas le bouchon trop loin de peur de la voir s’enfuir. – Très bon choix, je dois l’avoir quelque part… Ca fait très longtemps que je ne l’ai pas regardé. Le chemin lui parut plus rapide en présence de Mayella et déjà, il voyait le coin de sa rue se profiler. Il jeta la cigarette qu’il écrasa du bout du pied. De sa main libre il fouilla sa poche à la recherche de ses clés, soudainement très conscient de l’état d’abandon de son appartement. Il visualisait très clairement les vêtements sales s’amonceler sur le sol et la vaisselle dans l’évier. Des partitions devaient couvrir la majorité de ses meubles et il demanda depuis combien de temps il n’avait pas passé l’aspirateur. L’embarras regagna du terrain, tendant douloureusement ses trapèzes et rendant ses mains moites –il espérait que peu de gêne pour la jeune femme en serait occasionnée. – Euuuh, avant qu’on rentre chez moi il faudrait que je te dise… Il bafouilla, la gêne compliquant sa prise de parole. C’est très certainement le bazar chez moi et si j’avais su que tu venais… Une fois de plus il ne finit pas sa phrase, lançant pour toute conclusion un regard gêné à la jeune femme. Ca lui apprendrait à ne jamais prendre le temps de ranger.
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:34

Elle n’était pas certaine que son choix fût si intéressant que ça, d’autant plus qu’il ne s’agissait pas tellement d’un choix mais plus d’une suggestion purement aléatoire. Bien plus qu’intéressant, elle trouvait son choix mauvais. Ce film avait le don de la foutre sacrément mal à l’aise. Mais maintenant qu’elle l’avait suggéré et qu’Oliver trouvait ça intéressant, elle se voyait mal faire marche arrière. « Alors comme ça, Marlon Brando… » entama-t-il sans prévenir, avec une pointe d’espièglerie dans la voix. La remarque était tellement sortie de nulle part, tellement inattendue, que Mayella n’essaya même pas de retenir la bulle d’hilarité qui éclata hors de sa gorge en un rire sonore, bien que très bref. « De quoi je me mêle ? » rétorqua-t-elle avec le même entrain que lui lorsqu’il lui demanda si l’acteur était son genre. (Non, c’était pas son genre.) Elle était tellement désarçonnée par l’allusion d’Ollie qu’elle en oublia quelques instants de s’apitoyer sur son sort. Et c’était plutôt agréable, pour être honnête. Mais voilà déjà qu’ils arrivaient à l’appartement d’Ollie, et elle sentit l’embarras gagner ce dernier d’une manière si contagieuse qu’elle fut bientôt à nouveau gagnée par le malaise. Elle faillit lui demander ce qui n’allait pas, envisagea même de lui dire qu’elle allait rentrer chez elle, finalement, mais il explicita bien vite la raison de ce repli, et elle faillit l’étriper. « Oliver. Tu viens de me trouver par terre devant l’appartement de mon frère. Ma vie est un bazar, » rétorqua-t-elle, sans trop savoir si elle disait cela pour le rassurer ou pour extérioriser quelque chose qui la tourmentait depuis 21h18 ce soir-là. Elle décida que c’était pour le rassurer, lui, Oliver dont la gêne la déstabilisait sans qu’elle sût pourquoi, et qu’elle se répèterait ces mêmes mots plus tard lorsque le moment viendrait de pleurer dans les bras de son lapin en peluche. « Tout va bien, Ollie, » articula-t-elle avec douceur, ses doigts pressant légèrement ceux du jeune homme, « mais si tu préfères que je rentre chez moi c’est pas grave. » Cette perspective la décevait maintenant qu’elle s’était mis en tête qu’elle ne passerait pas la soirée seule, et elle se sentit de surcroit très stupide devant le manque d’adresse dont elle venait de faire preuve en plaçant Oliver devant ce qu’il percevrait peut-être comme un ultimatum. Elle qui s’était insurgée devant un s’il-te-plait insidieux se retrouvait maintenant à dégainer un si tu préfères tout aussi sournois. Et elle s’en voulait un peu, mais pas trop.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:36

Le rire sonore et spontané qu’il arracha à Mayella avec sa remarque stupide gonfla sa poitrine d’une certaine satisfaction et put ressentir les effets de l’endorphine qui se déversait par flot conséquent dans ses veines. Pour la première fois de la soirée, il se sentait heureux et cela ne tenait ni du soulagement, ni d’un relatif apaisement. Il était purement et naïvement heureux à la suite de ce rire inattendu. Oliver sourit de bon cœur, fier de l’effet escompté de sa remarque. - De quoi je me mêle ? Ce fut à son tour de rire de bon cœur, presque désarçonné par cette pointe d’insolence avec laquelle la jeune femme avait répondu. Il resserra instinctivement ses doigts autour de la main de Mayella. Et puis lui revint en mémoire le tableau chaotique de son appartement, mélange de linge sale, de vaisselle en attente et de bric-à-brac incohérent. Le malaise le regagna aussi vite qu’il avait disparu, tendant ses muscles et resserrant sa gorge. Il sentit son propre malaise gagner la jeune femme, et s’en voulut. Sur le qui-vive, elle semblait prête à prendre la poudre d’escampette dès que l’occasion se présenterait. Alors Oliver expliqua rapidement la situation, dissipant tout possible malentendu. - Oliver. Tu viens de me trouver par terre devant l’appartement de mon frère. Ma vie est un bazar… L’animosité semblait habiter ses mots. Ce qui laissa le jeune homme perplexe. Il se sentit soudainement presque honteux d’avoir pu ressentir un si grand malaise pour une chose si futile. Pourtant, il en connaissait la raison : il voulait que les choses soient bien faites avec Mayella, il voulait lui montrer qu’il n’était pas Hoyt –malgré tout l’amour qu’il lui portait- et qu’il était fiable. – Dis pas ça, répondit-il piteusement à sa dernière phrase. Il ne voulait pas croire que sa vie était un bazar et pourtant son instinct soupçonnait ses mots : son frère l’oubliait sur le pallier pour la compagnie d’une demoiselle, son père semblait vil et toxique. Tout va bien, Ollie, articula-t-elle tout en pressant ses doigts autour de ceux du jeune homme. Mais si tu préfères que je rentre chez moi c’est pas grave. Il réagit au quart de tour et répondit sans même prendre le temps de réfléchir. – Ah non ! Dit-il d’une voix forte. Tu restes ! Lui-même resserra sa prise autour des doigts de Mayes. – Si tu tente de t’échapper, je te kidnappe… ajouta le jeune homme dans un léger rire. Reste. Je voulais juste que tu saches à quoi t’attendre. Spontanément, son corps vient se rapprocher sensiblement de celui de la jolie rousse. Ils étaient presque arrivés.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:36

La réaction quasi immédiate d’Oliver la fit se sentir un tantinet plus merdeuse encore de lui avoir fait ce coup de bluff déplacé. Et, paradoxalement, elle sentit une vague de soulagement la submerger, comme si seule une réaction aussi spontanée pouvait prouver qu’il avait vraiment envie de passer la soirée avec elle, que ce n’était pas du flan, et qu’il y avait bien une once de sincérité derrière ce comportement bienveillant qu’elle ne comprenait pas. Cet apaisement nouveau fut toutefois légèrement entaché par la menace d’un kidnapping, qu’elle prit au moins partiellement au sérieux en dépit du rire discret qui s’échappa d’entre les lèvres d’Ollie. Elle savait que ce n’était qu’une blague, mais quelque chose au fond d’elle l’asticotait quand même. Car on ne savait jamais. Y avait qu’à voir le cousin d’Eileen, là. Y avait qu’à voir – elle s’interrompit en pleine réflexion, et rétorqua d’une voix marquée par l’indécision : « Je suis pas certaine que ça soit une pratique très approuvée par la société. Pas sûr qu’il y ait assez de place pour moi dans ton bazar, en plus. » Elle estima que c’était là une réponse fort convenable, qui pouvait sembler taquine faute d’être pleine d’esprit, et elle décida de passer à autre chose. Car il était particulièrement abject de sa part – bien qu’honnêtement peu surprenant – de chercher à identifier chez son seul allié quelque chose de néfaste.
Elle n’aurait su dire si c’était le froid ou la hâte d’entendre Brando beugler son exaspérant Stella qui les poussa à accélérer, toujours est-il qu’ils arrivèrent bientôt devant le domicile d’Oliver, et Mayes en éprouva un certain soulagement. Car la proximité prolongée entre le corps d’Ollie et le sien, si elle ne lui était en soi pas désagréable, ne la sécurisait guère, non plus. Plus leur contact se prolongeait, et plus elle se sentait vulnérable, elle qui, quelques minutes plus tôt, trouvait dans cette main trop grande un réconfort trop rare. Il lâcha finalement sa main pour ouvrir la porte de son appartement, et elle retomba mollement le long de son corps, soudain dépourvue de la moindre utilité. Elle baissa le regard quelques quelques secondes sur cette main vide, tandis qu’il se bagarrait avec sa porte, et puis, lorsqu’enfin cette dernière s’ouvrit, elle jeta un coup d’oeil curieux dans l’embrasure, et articula un poli « Oh, j’ai vu pire. »
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:37

Leur proximité lui plaisait. C’était nouveau et certainement un peu maladroit, mais OIiver se sentait bien en sa compagnie. Il aimait sentir cette petite main serrer la sienne au fil des conversations et des émotions. Il connaissait Mayella depuis sa plus tendre enfance, et pourtant, durant ces dernières il avait eu l’impression de la découvrir entièrement. Et celle qui se révélait sous ses yeux faisait naitre en lui des sentiments qu’il n’aurait jamais du ressentir pour la petite soeur de son meilleur ami. Et pourtant ce soir, il s’était saisi de sa main et l’avait invité dans son antre (en tout bien tout honneur). Il savait par avance q’un film tel qu’Un Tramway Nommé Désir instaurerait un possible malaise ou une certaine tension mais il avait décidé de laisser faire le destin: après tout, peut etre que Mayella n’avait pas choisi ce film uniquement pour les beaux yeux de Marlon. Mayella le tira de sa reverie alors qu’elle repondait a sa menace imaginaire de la kidnapper. - Je suis pas certaine que ça soit une pratique très approuvée par la société. Pas sûr qu’il y ait assez de place pour moi dans ton bazar, en plus. Il l’interpréta comme de la taquinerie mais espèrait au fond qu’elle ne l’ait pas pris sérieusement. – Que tu crois,  répondit-il sobrement. Il ne lacha sa main qu’une fois sur le palier de l’immeuble afin d’ouvrir la porte. Ils montèrent en silence, l’un après l’autre l’escalier, étroit et grincant qui menait à l’appartement désordonné du jeune homme. – Tadaaa, dit-il lamentablement en ouvrant la porte récalcitrante. - Oh, j’ai vu pire. lui dit gentiment Mayes. Pourtant, en observant la pièce, Oliver eut l’impression que l’agencement était bien pire que dans son souvenir et s’en trouva mortifié. – C’est gentil mais un peu faux… Il lui sourit, reconnaissant de ce qu’elle tentait de faire. Mais Oliver devait se rendre à l’évidence: du rangement serait nécessaire. Il se décala de l’embrasure de la porte afin de la laisser rentrer et retira son sweat qu’il posa nonchalamment sur le dossier de l’unique chaise présente autour de la table en fornica de ce qui était l’espace cuisine. – Mets toi à l’aise, fais comme chez toi Mayes. Proposa Oliver tout en se dirigeant vers le lit pour y réarranger les draps. Il n’y avait pas d’espace pour un canapé dans l’exigu studio du jeune homme, et le fils Prewett réalisa que le visionnage se ferait sur le lit. Le rouge lui monta au visage. Il fit en sorte d’agir le plus naturellement possible et de se tenir occupé alors qu’il patientait pour que sa gêne se dissipe. Après avoir fourré ses chaussures et des affaires qui trainaient sous le lit, il attrapa son ordinateur qui se trouvait sur la table de chevet et l’ouvrit tout en s’asseyant au bord du matelas. – Je-- hum-- je suis désolé je n’ai pas de canapé comme tu peux le voir, donc ça sera sur le lit… Il s’empourpra de nouveau à ses mots, soudainement conscient de l’ambiguïté qu’ils pourraient avoir. Bon sang Prewett, tu en fais exprès?! Une fois l’appareil allumé il se dirigea dans l’espace cuisine, sortit du placard deux mugs et une boîte de thé et mit la bouilloire électrique à chauffer. – Je t’en prie, assieds toi.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:39

Elle n’était clairement pas sûre d’avoir vu pire. Ce n’était pas tant que l’appartement d’Ollie était dans un état affligeant – même si, clairement, il était dans un état affligeant – mais plutôt que les rares demeures autres que la sienne qu’elle avait pu à l’occasion visiter étaient d’un niveau d’impeccabilité que seules pouvaient atteindre les personnes qui avaient leur existence bien en main – et les moyens de payer quelqu’un pour s’occuper du ménage à leur place. Alors bien sûr, bien sûr qu’elle eut envie de rire à peine eut-elle prétendu avoir vu pire. Bien sûr que la mine déconfite d’Oliver ne fit rien pour apaiser l’hilarité qui menaçait de se saisir d’elle à tout instant. Pourtant, elle se retint, se contenta de pincer ses lèvres en une fine ligne pour retenir ses pouffements, et, sans cesser de scruter le fouillis environnant – qui avait quelque chose de fascinant, elle le reconnaissait volontiers – elle fit ce qu’il lui enjoignait de faire, et se mit à l’aise. Elle enleva ses chaussures et les déposa avec soin contre le mur près de la porte, et elle garda bien obstinément son pull qui, bien que vieux et passablement laid, lui restituait un semblant de chaleur que l’extérieur lui avait cruellement dérobée. Elle ne se sentit pas tellement plus à l’aise, pourtant. Au contraire, même, elle se retrouva bien vite droite comme un i en plein milieu de la minuscule pièce, les bras croisés nerveusement contre sa poitrine tandis qu’elle regardait Oliver s’agiter dans tous les sens et tentait de l’écouter déblatérer excuses et instructions à suivre. Elle avait un peu envie de lui proposer de l’aider à ranger l’appartement, mais cela aurait été sans doute très impoli, et aurait en plus voulu dire qu’elle reconnaissait que la pièce était dans un état alarmant. Et puis, au moment-même où le jeune homme le lui fit remarquer, son cerveau se rendit compte qu’il n’y avait aucun canapé. Il y eut dans son esprit un moment de blanc, durant lequel il ne se passa rien, durant lequel elle fixa un peu stupidement le lit qu’on lui imposait, durant lequel elle se dit qu’elle avait très probablement compris quelque chose de travers. Il lui était un peu compliqué d’identifier exactement ce qu’elle avait compris de travers, car l’ordinateur allumé dans un coin et la bouilloire ronronnant dans un autre ne coïncidaient guère avec l’image mentale qu’elle se faisait du type d’activités auxquelles s’adonnait présentement son propre frère. Il ne lui fallut pas longtemps pour chasser de son esprit cette pensée sordide. Il s’agissait d’Oliver, grand Dieu. Si elle n’avait pas su qu’il avait eu au moins une relation sérieuse dans sa vie, elle aurait bien été foutue de se demander s’il n’était pas encore plus chaste qu’elle. Et voilà qu’elle osait nourrir un instant l’idée dépravée qu’il puisse vouloir… Non. Un peu déboussolée mais pas exactement paniquée, elle se dirigea finalement vers le lit, et s’assit tout au bord en serrant plus étroitement encore ses bras contre son corps. « Aucun problème, » mentit-elle sans la moindre hésitation, avant de poursuivre. « Pour le film, j’ai lancé ça comme ça, on peut tout autant regarder Le Monde de Nemo, hein. » Il y avait moins de situations sexuelles dans Nemo.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:40

Ollie s’agitait, trifouillait, rangeait aussi vite qu’il pouvait. Il était comme électrifié, tentant vainement de faire disparaitre le capharnaüm qui cohabitait dans son appartement depuis des jours –ou était-ce dans sa vie? Alors que Mayella était d’une discrétion sans égale, le jeune homme semblait monté sur ressors et passait d’un coin à l’autre de la pièce, arrangeant ce qui pouvait être arrangé. Il savait que Mayes lui avait menti quand elle avait dit qu’elle avait vu pire, mais il ne lui en tint pas rigueur. Cela partait d’un bon sentiment. Mais les choses se compliquèrent. Si le désordre ne semblait pas être un problème, l’absence de canapé paraissait toutefois épineuse. Il regarda Mayella traiter l’information, tout en s’occupant les mains avec les tasses de thé qu’il préparait. Son regard passa de la pièce au lit, du lit à la pièce sans qu’elle ne dit rien pendant plusieurs minutes. Si elle semblait perplexe, la panique n’avait pas fait d’apparition soudaine sur ses traits et Oliver s’en trouva inconsciemment soulagé. La facon maladroite qu’il avait eu d’amener le sujet n’avait fait qu’accroitre la tension dans ses épaules et sa nuque, mais d’observer Mayes s’asseoir délicatement tout au bord du lit le rasséréna un peu. - Aucun problème, Répondit-elle finalement, perchée sur le lit, les mains posées sur ses genoux. - Pour le film, j’ai lancé ça comme ça, on peut tout autant regarder Le Monde de Nemo, hein. Cette dernière lui arracha un rire inattendu. Il se retourna, les deux tasses de thé dans les mains et s’approcha du lit. – Tu ne veux finalement plus partager ta passion pour Marlon avec moi? Il sortit la carte des yeux de chien battu pour quelques secondes puis afficha un sourire malicieux. Il tendit la tasse à la jeune femme et posa la sienne sur une étagère encombrée. – Du lait, du sucre ? demanda t-il tout en retournant à l’espace cuisine. – Tu sais, peu m’importe le film. Si tu préfères le Monde de Nemo, va pour le Monde de Nemo. Il se demanda ce qui avait engendré ce changement de film et puis il repensa au lit. Mayella était bel et bien gênée de se retrouver sur ce lit en sa compagnie. La tension fit une apparition soudaine et douloureuse dans son buste mais Ollie ne se départit pas de son sourire. Il ne voulait pas la mettre plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà. Alors le jeune homme décida de passer à un sujet plus léger mais surtout sans rapport avec ce fichu lit. – Tu n’as pas froid? Je peux te prêter un sweat, voire mettre du chauffage. Il s’assit à ses côtés, laissant une distance raisonnable entre leur deux corps et se saisit de l’ordinateur afin de charger un film.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:41

Mayes comprit bien vite qu’elle avait eu tort de s’imaginer ne serait-ce qu’un instant qu’Oliver Prewett puisse nourrir à son égard des intentions qui ne relevaient plus exactement de la compassion polie. C’était, paradoxalement, à la fois un soulagement et la source d’une certaine frustration. Mais elle n’avait aucune envie de prendre le temps de se demander d’où venait cette frustration, alors elle s’appliqua à répliquer à la boutade sur Brando – l’omniprésence de cet homme dans leur soirée devenait presque dérangeante. « C’est pas toi qui aurais le béguin pour lui ? Vu qu’il ne sort visiblement pas de ton esprit… » Elle tenta un clin d’oeil espiègle qui rejoignit bien vite la catégorie des grimaces pitoyables lorsqu’elle croisa le regard attendrissant qu’Ollie lui lança – il fallait qu’il lui apprenne ce truc. Elle s’empara de la tasse qu’il lui tendait, dans l’espoir de se donner une contenance, et alla même jusqu’à s’asseoir en tailleur sur le lit dans sa volonté de passer à autre chose. D’un bref signe de tête, elle lui indiqua qu’elle ne désirait ni lait, ni sucre, même si elle désirait un peu des deux. Mais il s’agitait tellement autour d’elle qu’il lui donnait presque le tournis, et elle n’avait plus qu’une envie dans ce désastre qu’était sa soirée : se poser tranquillement et oublier. Elle avait envie de le lui faire savoir, mais déjà qu’elle faisait le parasite – sans trop savoir pourquoi – elle ne pouvait pas en plus se permettre d’exiger de son hôte qu’il se plie à ses exigences. Elle ne savait pas d’où provenait l’agitation du jeune homme, et ça commençait à l’inquiéter un peu. Peut-être se disait-il que c’était elle qui espérait obtenir une quelconque gratification sexuelle dans cette affaire, vu comme elle s’était empressée de rejoindre ce foutu lit. Oh doux Jésus. Et voilà qu’il cherchait à la recouvrir de tout un tas de vêtements, comme s’il n’était déjà pas suffisamment clair qu’il éprouvait envers elle tout au plus de l’indifférence. Il fallait très clairement qu’elle fasse quelque chose à ce stade de la soirée, parce qu’elle avait encore bien trop froid aux extrémités et aux non-extrémités pour rentrer chez elle à pied en pleine nuit. Et puis elle avait envie de le voir, maintenant, le Marlon. « Pitié, Oliver, détends-toi, ce n’est que moi. » Même maintenant qu’il était assis, elle le sentait hyper-conscient de tout ce qui se passait, et ça lui tapait sur le système parce qu’elle même était hyper-consciente de tout ce qui se passait, et deux hyper-conscients dans la même pièce ne débouchaient jamais sur rien de bon. « Marlon me convient, le thé me convient, la température me convient, tout va bien. » Pour appuyer ses propos, elle prit une gorgée de thé qui lui brûla la langue, puis la gorge, puis les joues lorsqu’elle s’efforça de dissimuler sa souffrance en gardant la bouche solidement fermée. Quand, enfin, elle eut l’impression qu’il se décidait à lancer un foutu film – à ce stade elle se moquait duquel c’était – elle permit à son corps de se détendre – un peu, pas trop.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:41

Oliver était si étrangement tendu qu’il ne pouvait s’empêcher de continuer cette blague stupide sur Brando. Mais qu’est ce qui lui prenait bon sang ?! Oliver se passa nerveusement une main dans les cheveux. Il devait se détendre. Il finit donc de confectionner les tasses de thé alors que la jeune femme lui faisait remarquer son manque de subtilité avec sa boutade récurrente. Il lui sourit,  une énième pointe de gêne s’infiltrant sournoisement dans son esprit. Ce ne fut que lorsqu’elle lui ordonna de se détendre qu’Oliver se plia à son exigence et tenta de se poser. Il s’assit à côté d’elle, se saisit du PC et commença la recherche du film. Si elle allait bien, il allait bien, et en l’occurrence la rouquine à ses cotés semblait trouver doucement ses repères. Se concentrer sur la recherche du film l’aida à se libérer de son hypersensibilité envers cette toute nouvelle situation. La sentir se détendre très légèrement alors qu’enfin il avait cessé toute démonstration d’hyperactivité participa aussi à sa propre détente. Quand il le trouva finalement, il enleva ses chaussures sans même prendre le temps d’enlever les lacets et se déplaça vers le côté du mur pour se positionner à moitié assis, à moitié allongé sur le lit, l’ordinateur sur les cuisses. Il fit un petit signe à Mayella de s’approcher. – Ca sera plus confortable, se justifia-t-il. Une fois la jeune femme confortablement installée, il lança finalement le tant attendu film. Pendant ce qui lui sembla être une éternité il ne parvint pas à se concentrer, bien qu’il n’en laissa rien paraître. Il n’aurait su l’expliquer mais le moindre bruit –même quasi inexistant- le moindre minuscule mouvement autour de le perturbaient dans sa tentative de visionnage. Et puis il y avait la présence de Mayella, sa respiration égale, une mèche de cheveux qui caressait son bras, leurs épaules l’une contre l’autre. L’agitation avait disparu pour laisser place à une certaine fascination pour la jeune femme. Il était bien en sa présence mais ne pouvait s’empêcher de se répéter que tout ceci était mal. Que dirait Hoyt ? Oliver se réconforta en se rappelant qu’après tout il connaissait Mayes depuis sa naissance, qu’en aucun cas il se permettrait d’instaurer une quelconque ambiguïté. Il jeta un coup d’œil au visage de la jolie rousse. Elle fixait avec attention l’écran le visage impassible face à la brusquerie de Brando. Elle était belle c’était indéniable mais n’en semblait absolument pas consciente. Elle sursauta soudainement alors que l’homme à l’écran  laissait exploser sa colère. Impulsivement, Oliver se saisit de sa main et reporta tout aussi rapidement son attention sur l’ordinateur.
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:41

Plus les minutes passaient, et plus elle sentait son corps se détendre. Pour ce qui était ce son esprit, c’était une tout autre histoire, cependant. Elle vint s’installer à côté d’Ollie, sans hésiter cette fois-ci, sa tasse de thé solidement enfermée entre ses doigts. Même si elle était désormais moins angoissée, elle éprouvait une certaine agitation qui n’était sans doute pas sans lien avec le fait que c’était la première fois qu’ils regardaient un film ailleurs qu’au cinéma. Ou peut-être avait-elle juste hâte de passer un moment avec Marlon Brando. Ce qui n’était en fait pas le cas, réalisa-t-elle à mesure que le film défilait devant ses yeux, car Stanley Kowalski la foutait franchement mal à l’aise. Elle avait oublié – ou peut-être ne l’avait-elle jamais remarquée jusqu’alors – la violence de ce personnage qui, si elle suscitait une certaine fascination chez la jeune femme, ne lui en filait pas moins les chocottes. C’était apparemment plus manifeste qu’elle le pensait car voilà qu’au tournant d’une exaspérante beuglante, elle sentit la main d’Oliver se saisir à nouveau de la sienne. Et elle ne s’en plaignit pas. Non, elle préféra même se vautrer dans le réconfort que ce tout petit insignifiant geste lui procurait, et alla jusqu’à poser sa tête sur l’épaule du jeune homme, presque sans la moindre honte. Elle ne trouva en fait pas grand chose de déplacé dans son geste, puisque c’était sur la personne qui avait séché ses larmes de crocodiles plus d’une fois après une chute à vélo qu’elle s’appuyait présentement. Pas vrai ? Et elle serait bien restée ainsi quelques millénaires de plus, si elle n’avait pas soudainement senti son vieux téléphone délabré vibrer dans la poche de son pantalon. Dans un sursaut monumental, elle s’écarta du corps d’Ollie, lâcha sa main, renversa du thé un peu partout sur ses propres vêtements, et se saisit fébrilement de l’appareil, qui vibrait toujours allègrement. Elle regarda, bouche bée, le nom qui s’affichait sur l’écran. Hoyt. Il ne l’avait finalement peut-être pas complètement oubliée. Il devait se demander où elle était, s’inquiéter peut-être, vouloir entendre sa voix pour s’assurer qu’elle allait bien… Hmm. Elle vit du coin de l’oeil Ollie esquisser un geste pour mettre le film en pause – ou s’éloigner pour qu’elle puisse téléphoner tranquillement, ou quelque chose du genre – mais elle l’arrêta d’un geste de la main. Elle n’avait pas envie de lui expliquer que sa gorge se serrait de ressentiment à l’idée d’avoir à adresser la parole à Hoyt. Pas plus qu’elle n’avait envie de lui expliquer qu’elle voulait passer la soirée avec lui plutôt qu’avec son crétin de frère, parce que lui au moins était là – toujours – et sans doute pour tout un tas d’autres raisons qu’elle enfouit rapidement sous une gorgée de thé. Alors plutôt que d’expliquer quoi que ce soit, elle posa son téléphone sur le lit, loin d’elle, après l’avoir mis en silencieux, et ne lui accorda plus un regard. Sa tête regagna presque innocemment sa place contre l’épaule d’Ollie, mais il lui fallut quelques instants avant de parvenir à se concentrer à nouveau sur ce que ce crétin de Stanley s’obstinait à dire.
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:42

Oliver ne prêtait guère attention au film. Tout semblait le distraire. Et particulièrement sa proximité avec Mayella. Mais ce n’était étrangement pas la gene ou la tension qui l’habitaient, seulement une fascination pour ce corps contre le sien, cette main qui ne s’était pas enfuie lorsqu’il s’en était saisi, cette épaule plus détendue contre la sienne et ce visage qui vint spontanément trouver sa place contre sa proper épaule. Alors non, Oliver Prewett se trouvait dans l’incapacité de se concentrer sur les beuglements de Stanley ni même sur la folie guettante de Vivien Leigh. Mayes occupait chaque parcelle de son cerveau. Néanmoins, la tension avait étonnament quitté son corps et la chaleur du corps de Mayes avait gagné le jeune homme qui se laissait volontiers aller à ce contact. Il aurait aimé poser sa joue contre le crâne de la jolie rousse mais s’abstint, sa timidité prenant le dessus. Il resserra toutefois inconsciemment la prise de sa main à plusieurs reprises autour de celle de la jeune femme. Il laissa aller son épaule contre celle de la jeune femme, s’installa confortablement devant le film qu’il ne suivait qu’à moitié. Et alors qu’il commençait enfin à rentrer dans le film une vibration les surprit tous les deux. Il observa du coin de l’oeil Mayella quelque peu paniquer, tentant de trouver le portable afin d’en couper la vibration incessante. Le thé se trouva renversé dans la quête de la machine démoniaque. La main de la jeune femme avait quitté celle d’Ollie. Le jeune homme esquissa un mouvement vers l’ordinateur afin de mettre sur pause le film alors qu’il observait du coin de l’oeil Mayes se saisir de son telephone. Elle sembla hésiter un instant mais fini par appuyer vigoureusement sur son clavier et ranger ledit portable. – Tout va bien? S’enquit Oliver avant de lancer à nouveau le film. La jeune femme reposa son visage contre son épaule, ce qui eut le don de le rassurer sans pouvoir l’expliquer. Dans un geste qui se voulait rassurant, il gigota, extirpa son bras de sa place initiale entre sa cage thoracique et le bras de la jeune femme, puis l’entoura autour des épaules de la jeune femme et la tint tout près de lui. – N’hésite pas si tu as besoin que je te ramène, soufflé-t-il par dessus les cris de Marlon. Ou tu peux dormir ici, ajouta Ollie d’une voix à peine audible. Il avait envie qu’elle reste mais se rendait bien compte de l’aspect inappoprié de sa demande.
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Mayella Milburn

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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:43

« Tout va bien, » se contenta-t-elle de répondre à la question d’Oliver. Elle avait cru pendant quelques instants qu’il avait vu qui tentait de la joindre, mais il semblait que non. Elle hésita à lui dire que c’était Hoyt, mais se ravisa lorsqu’il lui vint à l’esprit qu’il la foutrait peut-être dehors et l’expédierait chez son frère s’il venait à apprendre que ce dernier se souvenait de son existence. Car il ne fallait tout de même pas oublier qu’il s’agissait là d’une séance de babysitting – aussi plaisante fût-elle. Elle se ravisa donc, et se pressa à nouveau contre Ollie, de plus en plus confortablement, et de plus en plus éhontément. Elle le regretta assez rapidement, cependant, et davantage encore lorsqu’elle sentit le bras du jeune homme s’enrouler autour d’elle, car le thé qu’elle avait propulsé avec enthousiasme sur ses vêtements avait désormais bien imbibé son pull, et elle en sentait la désagréable moiteur contre sa peau. Elle ne dit rien, cependant, bien sûr qu’elle ne dit rien, et se trémoussa légèrement pour essayer de décoller le tissu de son épiderme afin de l’épargner du froid. Elle craignait cependant que l’humidité atteigne à leur tour les vêtements de son hôte, et s’apprêtait d’ailleurs à lui demander – non sans embarras – si le prêt de sweat était toujours envisageable lorsqu’il lui proposa, au détour d’un étalage de virilité marlonienne, de rester pour la nuit. La proposition était alléchante pour plusieurs raisons. 1) Elle n’avait pas la moindre envie de retourner dans cette grande maison vide et lugubre qui l’attendait du côté des familles parfaites. 2) Elle était fatiguée. 3) Elle était fatiguée et avait trouvé un bon oreiller. Mais elle ne pouvait pas accepter la proposition pour presque autant de raisons. 1) Elle devait retourner dans cette grande maison vide et lugubre qui l’attendait du côté des familles parfaites. 2) Elle ne pouvait pas se permettre d’abuser de l’hospitalité d’Oliver, surtout quand la culpabilité à l’idée de lui cacher que Hoyt avait tenté de la joindre se faisait de plus en plus mordante. « C’est Hoyt qui a essayé de me joindre, » murmura-t-elle finalement comme si elle avouait avoir commis un meurtre. « Il doit être disponible, maintenant, je suppose, » poursuivit-elle avec une certaine amertume et la sensation qu’il n’était pas très juste de lâcher Oliver comme s’il n’avait rien été d’autre qu’un bouche-trou dans cette histoire. Et Dieu sait qu’elle savait exactement ce que c’est que d’être un bouche-trou. Et malgré cette amertume qui la rongeait, malgré cette sensation qui la dérangeait, elle se surprit elle-même lorsqu’elle se permit d’énoncer à voix haute une vérité qu’elle avait passé la soirée à ruminer sans s’en rendre compte. « J’ai pas envie de le voir. » J’ai envie de rester, voulut-elle ajouter, mais non.
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Oliver Prewett
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MessageSujet: Re: you seek yourself in another way    you seek yourself in another way EmptyDim 2 Sep - 19:44

Oliver crut un instant que cet appel inopportun briserait le moment, capturerait la jeune femme pour l’emmener loin de cette semie étreinte. Mais, à sa grande surprise, Mayella rangea l’appareil et vint récupérer sa place contre son épaule. Oliver laissa son corps s’enfoncer un peu plus dans les oreillers, laissant la relative chaleur du corps de Mayella le gagner. Il vint enrouler dans un geste qui se voulait assure son bras autour des épaules de la jeune femme et la rapprocha subrepticement tout contre lui. Il attendit sans un mot la réponse de la jeune femme quant à sa proposition de rester ou de la raccompagner, commençant à sérieusement se demander si cela n’avait pas été déplacé de lui faire une proposition pareille, mais Oliver se rassura en se répétant que cela était en tout bien tout honneur. Et puis après ce qui lui parut de très longue minute, Mayella répondit. Une réponse inattendue. - C’est Hoyt qui a essayé de me joindre… Un silence soudainement lourd s’installa entre eux, avec un Ollie bien incapable de répondre à une telle révélation. - Il doit être disponible, maintenant, je suppose… Oliver acquiesca d’un petit signe de tête, confus et un peu perdu quant à ce qu’il pouvait rétorquer a cela. – Je—hum, commença t-il a articular, tentant de se donner une contenance. Qu’est ce que cela pouvait bien signifier? Souhaitait-elle rentrer, rester, obtenir de l’aide de sa part, être raccompagnée? Autant de questions auxquelles le jeune homme n’avait pas de réponse mais qui embrouillaient son esprit. - J’ai pas envie de le voir. Finit-elle par conclure ce qui soulagea Oliver, qui prit l’initiative de lire entre les lignes. – Alors reste, souffla-t-il en resserrant l’étreinte de son bras autour de ses épaules. Il finit par appuyer sa joue contre le haut de son crâne et décida d’oublier Hoyt, de l’enfermer à double tours dans un coin de son esprit le temps du film. Il ne voulait ressentir ni culpabilité, ni honte. Mayes voulait rester, Oliver n’avait pas eu à insister, et rien de dépravé ni même déplacé n’était advenu. Oliver n’avait rien a se reprocher. Le film continua sans qu’aucun de d’eux ne reprennent la parole. A un moment, Oliver gigota et se permit de remonter la couette roulée en boule au bout du lit sur les jambes de la jeune femme. Son pull était toujours mouillé à cause du thé et le jeune homme avait le sentiment qu’elle n’avait pas osé un habit sec. Et alors qu’il la sentait tout aussi déconcentrée que lui, dans un geste sans doute encouragé par l’étreinte passionnée de Vivien et Marlon et influence par une spontanéité nouvelle, Oliver déposa un chaste baiser sur la tempe de Mayes.
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